Un polar dans la Sardaigne de la fin du XIX° siècle ? Diantre ! Et cet auteur totalement inconnu de moi : Giorgio Todde. Une référence à Sciascia et à Camilleri en quatrième de couverture finit de me convaincre. On y dit aussi que le romancier sarde renouvelle le polar italien par la virtuosité et la la singularité de son style.
Et l'on n'est pas déçu. Ce n'est pas qu'un polar. A déconseiller donc à ceux qui ne veulent que de l'intrigue, du suspense et de l'action. L'histoire en elle-même n'a finalement que peu d'importance : à Cagliari, en 1861, on trouve le corps mutilé de l'avocat Giovanni Laconi, et ce meurtre sera suivi de plusieurs autres. Efisio Marini, un médecin qui a découvert une méthode révolutionnaire de pétrification des corps empêchant la putréfaction, mène l'enquête.
Mais on trouve aussi dans ces pages la description d'une société mauvaise et avide, un humour grinçant, un brin de fantastique, le décorticage d'un drame psychologique, des amours malsaines et des secrets de famille.
Une belle découverte.
(Giorgio Todde, La Peur et la chair. Ed. Albin Michel. Trad. de Vincent Raynaud.)
8 commentaires:
Te voilà donc en Sardaigne, pendant que je suis en Sicile avec Goilarda Sapienza...Pour moi le voyage sera long, près de 700 pages tout de même...et à consommer avec modération, ça secoue par moments.
Plume : eh non, je suis déjà parti pour Dublin, avec un pavé que je laissais de côté depuis longtemps (en plus, écrit minuscule : j'aurais dû le lire plus jeune !). Je ne sais pas si je tiendrai le coup. Tu vas sûrement deviner de quoi il s'agit.
Ulysse ?????
Dans la nouvelle traduction collective ou dans l'ancienne de Valéry Larbaud ?
je remets le nez dedans de temps en temps, et puis je laisse, et je reprends, dans le désordre en plus, relation tumultueuse donc mais ça fait 40 ans que ça dure ! :)
Plume : c'est ça. Traduction revue par Larbaud et Joyce lui-même.
Jamais lu. Découragé par les extraits entrevus et par les exégèses. Je n'ai pas l'intention de m'y mettre. Zola m'intéresse davantage, avec maintenant le prêtre incroyant qui se dévoue au long de la trilogie "Lourdes, Rome, Paris".
Pippo : j'ai chez moi l'intégrale de Zola, achetée adolescent. A l'époque, j'en ai lu à peu près la moitié puis suis passé à autre chose. Pas lu la trilogie. Il faudrait peut-être que je m'y remette.
Si tu aimes les chairs putréfiées, les processions aux flambeaux, la simonie, tu seras servi. Et puis, comme d'habitude au 19e siècle, les orgues ronflent - ce qui est typique de l'esthétique de ce temps où les orgues, riches en jeux de fonds, sonnent gras. L'instrument a regagné sa brillance au 20e siècle.
Pippo : je peux toujours essayer, même avec des orgues ronflantes !
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