Quiconque aura premier la main embesognée
A te couper, forêt, d'une dure cognée,
Qu'il puisse s'enferrer de son propre bâton,
Et sente en l'estomac la faim d'Erisichton,
Qui coupa de Cerés le Chêne vénerable
Et qui gourmand de tout, de tout insatiable,
Les bœufs et les moutons de sa mère égorgea,
Puis pressé de la faim, soi-même se mangea :
Ainsi puisse engloutir ses rentes et sa terre,
Et se dévore après par les dents de la guerre.
(Pierre Ronsard, Contre les bûcherons de la forêt de Gastine)
Dans la version de la légende rapportée par Ovide, Érysichthon, abat lui-même un chêne sacré (que ses hommes ne veulent pas abattre) en criant : "Peu importe que cet arbre soit sacré, sa couronne de feuille touchera terre". Un homme tente de l’en empêcher, il lui coupe la tête. Déméter fait appel à l'incarnation de la Faim, se trouvant dans le Caucase glacé, dans un champ de pierres, qui condamne Érysichthon à une faim perpétuelle. Alors Érysichthon commence à avoir faim et mange, mange, mange... En quelques jours il a mangé autant de provisions qu'une ville entière. Très vite, toutes ses possessions partent en achat de nourriture et il ne lui reste que sa fille à vendre comme esclave. Tourmenté par la faim, Érysichthon finit par se dévorer lui-même.
5 commentaires:
C'est une poésie que je connais encore un peu !
Il y a longtemps, à l'école ...
« Écoute, bûcheron, arrête un peu le bras;
Ce ne sont pas des bois que tu jettes à bas;
Ne vois-tu pas le sang lequel dégoutte à force
Des nymphes qui vivaient dessous la dure écorce ?
Sacrilège meurtrier, si on pend un voleur
Pour piller un butin de bien peu de valeur,
Combien de feux, de fers, de morts et de détresses
Mérites-tu, méchant, pour tuer nos déesses ?"
bien vu
Tu as l'âme bien sensible envers les arbres et tout le reste. Et tu as raison. Moi, je suis très très inquiet pour l'avenir de la forêt en France, du fait des changements climatiques et surtout des ravageurs qui ne cessent de progresser de différents points de vue.
Chroum : je vois encore une fois que nous avons des souvenirs communs.
Karagar : je ne sais pas comment ça m'est revenu, tant d'années après l'avoir étudié.
Cornus : des ravageurs ? Insectes ou humains ?
Calyste> Les humains aussi, mais je pensais effectivement aux insectes et beaucoup aussi aux champignons.
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