mercredi 9 novembre 2011

Les voix du silence

Depuis quelques jours, je suis très enroué, ce qui me force à parler moins (on ne rit pas, certains!) et de façon beaucoup plus douce. Bien sûr, il vaut mieux qu'un enseignant sache poser sa voix, sinon il ne tiendrait pas longtemps. D'ailleurs je me sers rarement des grandes beuglantes, sauf si je sors de mes gonds, ce qui arrive très peu devant les élèves.

J'ai découvert il y a longtemps que le silence les impressionnait beaucoup plus: ils se demandent toujours ce qui va bien pouvoir leur tomber sur la tête. Surtout si ce silence est appuyé par un regard de circonstances, et je suis très fort question messages du regard! Un haussement de sourcil, une fixité des prunelles, un léger voile annonciateur de grosses pluies et le tour est joué la plupart du temps. A ce petit jeu-là, je suis imbattable. Et ceux qui, parfois, se hasardent à passer outre doivent alors essuyer une ironie cinglante qui les calme durablement.

Mais rien de tout cela en ce moment. Curieux comme les enfants s'adaptent à l'état de fatigue de leur interlocuteur quand il s'agit de leurs enseignants. Si l'on n'est pas en pleine forme, ils se tiennent tranquilles. Résultat: des cours qui avancent, des classes plus attentives et même, souvent, des mots gentils. Allez, tout n'est pas à jeter chez ces petits cons!

4 commentaires:

Cornus a dit…

Oui, mais tous ces "trucs" dont tu parles, cela devrait bien pouvoir (devoir ?) s'apprendre quand on devient prof ? Car tout n'est pas inné, instinctif ou ruse de vieux renard ? Evidemment, je sais bien que ce n'est pas tout à fait pour tout de suite qu'on va avancer...

En attendant, repose ta voix et le reste en attendant demain soir.

laplumequivole a dit…

Un petit thym citronné avec du miel, et au lit !
Moi aussi j'adorais leur faire le coup du silence innocent, c'est dingue comme c'est efficace, même avec des petits.

Valérie de Haute Savoie a dit…

J'ai lu hier matin un billet d'une jeune prof totalement au bout du rouleau, dont les élèves étaient de pré ou tout à fait délinquants déjà. Je me suis dit que mon boulot était tout de même plus doux. Je me demandais d'ailleurs si le coup du silence, plutôt que les cris, avaient encore des effets. Apparemment oui, mais peut être pas partout.

Bon anniversaire en retard Calyste, je suis passée sur googlechrome puisque firefox ramait, et du coup j'ai du retard.

Calyste a dit…

Cornus: lorsque j'ai eu mon CAPES, j'ai dû subir une année entière de formation pédagogique, en plus de mes cours, bien sûr, puisque j'étais dans le privé. Je n'ai strictement rien appris que je ne sache déjà. Un minimum est nécessaire, bien sûr, mais le reste s'apprend sur le tas, j'en suis persuadé. Et lorsqu'on n'a pas la fibre ou l'intuition, ce n'est pas en formation qu'on l'apprend. Mais ce serait bien long à expliquer, tout ça!

La plume: merci de la recette. Ça va mieux aujourd'hui. Innocent, le silence ? Rien de plus composé, au contraire!

Valérie: sincèrement, si je devais commencer aujourd'hui à être enseignant, je crois que je choisirais vite un autre métier. Mais pas le tien non plus, d'après ce que tu en dis! Merci à toi.