samedi 26 avril 2008

Deux récits japonais.

Bien que les ayant lus de manière très fragmentée et surtout la plupart du temps peu concentrée, les deux récits de Nosaka Akiyuki que j'ai terminés il y a déjà quelques jours sont très intéressants.

A cent lieues de l'univers de Yoko Ogawa, plus intimiste et parfois à la limite du "malsain"( ce n'est pas un jugement moral), La Tombe des Lucioles raconte l'histoire d'un frère et de sa petite soeur pendant la deuxième guerre mondiale au Japon, privés de tout et surtout de nourriture, qui finiront par mourir de faim l'un et l'autre, de manière sordide. Tout est dit avec un réalisme poignant et en même temps une grande poésie (voir le titre).

Le deuxième récit, Les Algues d'Amérique,est presque humoristique: il relate l'accueil par une famille japonaise d'un couple d'américains moyens dont le mari a fait partie des forces d'occupation du Japon après guerre. Choc des civilisations donc, mais, si l'on sourit parfois, l'impression qui domine est assez grinçante.

La nuit venue, les grenouilles-taureaux coassaient dans le réservoir d'eau tout proche, et de part et d'autre du flot vigoureux qui s'en écoulait, parmi l'herbe drue, c'étaient des scintillements de lucioles, juchées chacune au bout d'une feuille, il suffisait de tendre la main pour faire monter les petites lumières le long des doigts, "Regarde! Essaie de la prendre!", il en fit tomber une sur la paume de Setsuko, mais elle ferma si fort son poing qu'elle l'écrasa, une odeur âcre qui vous picotait les narines lui restait au creux de la main, au milieu des ténèbres lisses du mois de juin, à Nashinomiya certes, mais au pied de la montagne, où les bombardements on s'en souciait peu, comme du malheur des autres.
La Tombe des Lucioles (Trad. de Patrick De Vos, Picquier poche)).

3 commentaires:

Anonyme a dit…

J'aime beaucoup cet auteur et tout spécialement la nouvelle "La Vigne des morts sur le col des Dieux décharnés"
:)

Anonyme a dit…

J'ai vu l'adaptation en dessin animé, rebaptisée Le Tombeau des Lucioles ; c'est de loin le film le plus triste que j'ai vu.

Anonyme a dit…

Envie de découvrir Yoko Ogawa. J'ai commencé par "La formule préférée du professeur". Cela me plaît beaucoup. Il y a dans ce livre quelques leçons de mathématiques qui me laissent rêveuse.