dimanche 13 avril 2008

C'est pour ma pomme.

Respect de l'homme. Ces mots ont-ils encore un sens? Entendu, ces jours-ci à la radio la nouvelle suivante: dans le midi de la France, un avion a traité une plantation de pommiers avec des produits phytosanitaires, alors que les employés saisonniers étaient en train de travailler au sol.

Je ne comprends pas comment cela peut se faire. Qui donne de telles instructions? Qui pilotait l'avion et n'a pas hésité à déverser sa poudre sur le dos et dans les poumons des pauvres bougres payés trois francs six sous la journée dans ce genre de colonie esclavagiste?

Dans quel but? Gagner du temps? La maturation de la pomme aurait-elle souffert d'être retardée d'une heure? Le manque à gagner en fin de saison aurait-il été si conséquent qu'il aurait mis en péril l'équilibre financier du producteur?

Ou bien y a-t-il maintenant, dans la société actuelle, plusieurs strates de citoyens à droits et devoirs variables et inégaux? Y a-t-il ceux à qui l'on demande toujours plus de sacrifices, en leur expliquant que c'est l'avenir de leur pays qui est en jeu, que l'on félicite sans raison ni mesure et surtout pour les enfariner, et qu'au bout du compte l'on méprise totalement car citoyens de sous zone, des presque non-humains?
Et puis les autres, ceux qui voyagent aux frais de la princesse, qui retirent régulièrement leur dividendes de leurs placements boursiers, qui se paient des montres de luxe et affichent leur bronzage et leurs lunettes noires sur fond de photos retouchées, ceux qui devraient donner l'exemple et qui se font très grassement payer leur départ à la retraite ou ailleurs, ceux qui rebondissent toujours parce que leur matelas, c'est la misère des autres?
Et aucun danger: elle est épaisse, cette misère-là.

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