lundi 28 avril 2008

Le pauvre n'a plus la cote.

L'AFP annonce que le maire de droite d'Assise, en Ombrie, patrie de Saint-François et selon moi l'un des plus beaux paysages du monde avec Delphes (autre lieu chargé de sacré), a interdit la mendicité dans sa bourgade à moins de 500 mètres des églises ou bâtiments publics. Je découvre cette info sur Yahoo quelques secondes seulement après avoir parlé de cape de bure.

Assise est un des berceaux de la spiritualité. Il faut être descendu jusqu'au couvent de San Damiano à travers la plantations d'oliviers pour comprendre dans son corps ce que je veux dire.

Cette décision aurait été prise pour préserver le caractère sacré de la cité. Admettons. Alors il faudrait aussi chasser tous les marchands du temple qui encombrent les rues de la ville moyenâgeuse, tous les vendeurs de bondieuseries chères et au mauvais goût assuré, qui fait peur même, toute cette panoplie de pacotilles et de conneries dorées que des centaines de touristes achètent chaque jour, croyant ainsi emporter avec eux un peu de l'aura sacrée que certains d'entre eux ont sans doute perçue dans ces lieux chargés d'histoire. Il faudrait aussi fermer les parkings payants, les restaurants et tout ce qui, de près ou de loin, ne s'inclut pas dans le sacré.

Assise est aussi une cité vivante, avec de vrais habitants qui, chaque jour, mangent, boivent, pissent, défèquent et font l'amour, baisent même pour certains. Et c'est tant mieux. Laissons-les faire, laissons-les vivre et acceptons de croiser dans la rue centrale ou sur l'esplanade de la Basilique quelques-uns de ces pauvres, réels ou fictifs, qui sont ici particulièrement chez eux. Si Saint François vivait aujourd'hui, je sais sans aucun doute comment il se comporterait, et pas sûr qu'il le fasse de façon "sacrée", comme dit l'autre édile.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Eh bien, c'est dit ! :)

Calyste a dit…

Oui, parfois, moi aussi je m'énerve!