mardi 1 avril 2008

L'amour, autrefois.(Didon et Enée )

Pour le plaisir, ce petit passage de l'Enéide (Livre quatre).

Rends-moi pourtant ce service dans ma misère, Anna: tu étais la seule que ce perfide aimait à voir, la seule confidente de ses pensées secrètes (...). Va, ma soeur, parle en suppliante à ce fier étranger. (...) Pourquoi ferme-t-il à mes paroles ses oreilles impitoyables? Où court-il? Sa malheureuse amante n'implore de lui qu'une grâce, la dernière: qu'il attende, pour fuir, une saison plus heureuse et des vents qui le porteront. Je n'invoque plus l'hymen d'hier qu'il a trahi. (...) Je lui demande si peu de choses, un délai, une trêve, le temps de me calmer et de faire que la fortune qui m'a vaincue m'apprenne à souffrir. C'est la grâce suprême que j'implore.
( Trad. de André Bellessort.)

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Et puis ce matin, le livre quatre ; merci Calyste c'est si beau, si dur aussi. "Va, ma soeur, parle en suppliante à ce fier étranger". "Où court-il ?" Où ?

Anonyme a dit…

anne-onyme ??

Calyste a dit…

Ca vous plaît? Vraiment? Cela me fait énormément plaisir, car j'ai hésité à publier ce petit texte, me disant qu'il ne devait pas intéresser grand monde. Je me trompais, j'en suis heureux. Heureux aussi de retrouver votre voix dans ces pages. Merci.