Un paysan souffle, épuisé ;
Le hâle a brûlé ses paupières ;
Il se dresse, le dos brisé ;
Il a le regard de la bête
Qui, dételée enfin, s'arrête
Et flaire, en allongeant la tête,
Son vieux bât qu'elle a tant usé.
La Misère, étreignant sa vie,
Le courbe à terre d'une main,
Et, fermant l'autre, le défie
D'en ôter, sans douleur, son pain.
Il est la chose à face humaine
Qu'on voit à midi dans la plaine
Travailler, la peau sous la laine
Et les talons dans le sapin.
(...)
Sully Prudhomme, Stances et Poèmes
2 commentaires:
Très bien... et ça je ne connaissais pas.
Cornus : moi non plus.
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