dimanche 31 mai 2009

Zigzags

Si la matinée d'hier fut sous le signe de l'harmonie, il n'en fut pas de même l'après-midi.

Ma mère ne pouvant plus que très difficilement faire la sieste dans les anciens fauteuils de son salon, trop bas d'assise et trop profonds, je m'étais mis en chasse d'une chaise à accoudoirs confortables et à dossier haut, où l'on puisse appuyer la tête. Ma sœur m'avait indiqué une piste à Castorama mais le fauteuil en question ne pouvait convenir.

Pendant que j'étais, mercredi après-midi, dans cette zone de la banlieue est de Lyon où se concentrent moult grandes surfaces alimentaires ou sportives et tout aussi moult magasins de meubles et de bricolage, je prospectai donc plusieurs autres enseignes et finis par trouver mon bonheur chez Ikea: la hauteur, la profondeur, l'assise, l'aspect robuste, tout convenait. Mais, mais, mais, il ne restait que le modèle d'exposition et l'on ne voulut pas me le céder. Il fallut donc reprendre la route de cette banlieue sinistre hier après-midi, une fois vérifié l'arrivage d'un nouveau stock. J'étais cependant surpris que, sur Internet, le prix indiqué soit de vingt euros supérieur à celui affiché deux jours plus tôt en magasin. Bien décidé à en faire la remarque, je tombai sur un vendeur très attentif et aimable qui, heureusement, me confirma l'ancien prix et m'indiqua où je pouvais retirer le meuble.

Et c'est là que les choses se sont singulièrement gâtées. La partie exposition du magasin est à l'extrémité sud, et la partie self-service bien sûr à l'extrémité nord. Ce n'est pas ce qui m'aurait fait peur. Non, j'ai été exaspéré par la configuration même dudit magasin. Pas de ligne droite du sud au nord, obligation de zigzaguer sans cesse, de passer devant tous les rayons,de s'arrêter parce que bouchon devant promotions "exceptionnelles", de voir tout ce que le magasin propose à l'œil concupiscent du consommateur moyen un samedi après-midi. Et une fois arrivé à une sorte d'entrepôt, s'entendre dire par un jeune con, parce qu'on ne trouve pas le produit, que les numéros d'allées sont indiqués au-dessus de chacune d'entre celles et qu'il ne reste plus qu'à lever la tête.

Il restait aussi à tenter de saisir le fauteuil en kit sans faire tomber le reste de la pile, à le transporter, et il n'est pas léger, par ses propres moyens jusqu'à la caisse la plus proche (c'est un euphémisme), à exercer son ironie naturelle rien qu'à l'intérieur de soi en lisant que le magasin s'engageait à ce qu'il n'y ait pas plus de trois clients en attente à chaque caisse alors que nous étions douze à celle que j'avais choisie, à enfin regagner son véhicule où l'on découvre que quelqu'un d'honnête mais se trompant de voiture, tente vainement de l'ouvrir et ne comprend pas du tout, mais pas du tout, l'humour que vous employez pour le lui faire remarquer (c'était d'ailleurs la deuxième fois de la journée, la première juste après l'épisode du triathlonien), à chercher au milieu de centaines de véhicules où pouvait bien se cacher la sortie en direction de Lyon et à se glisser, presque avec soulagement, dans le flot des voitures entrant dans la ville en ce début de soirée.

J'en connais une qui n'aura jamais conscience de l'épreuve endurée pour que ses fesses soient confortablement installées. Si ce genre de meuble n'était pas si difficile à dénicher, j'aurais d'ailleurs laissé tomber en cours de route. Avant de la reprendre, cette route, je me suis défoulé en faisant quelques photos de ce qui constitue la sortie traditionnelle du samedi après-midi en famille. Nous vivons une époque moderne!

P.S.: J'avais ressenti la même impression d'être pris pour un gogo aux Musées du Vatican, il y a quelques années, quand j'avais voulu accéder à la Chapelle Sixtine!

3 commentaires:

JaHoVil a dit…

Quel novice !
Tout le monde sait que les magasins IIIIKKK proposent la ligne droite sur une dizaine de mètres, pas plus.
Et comme novice, tu ne sais pas non plus qu'il existe des passages entre les différentes parties, passages qui font gagner du temps. Pour cela, il faut pousser des portes fermées mais pas verrouillées. Au pire, tu ressors et rerentres par la sortie.
De toute façon, zigzaguer dans les allées est assez sympa pour regarder les couples de mecs qui y traînent aussi.
Quant au jeune con... bin il n'avait pas tord, il faut lever la tête... et lire les numéros. Quelle impudence !
Je suis d'accord avec toi pour le poids du colis, c'est souvent très lourd. Mais, une fois mis sur le chariot, c'est un jeu d'enfant de pousser le tout. Comment, tu n'as pas non plus vu les chariots juste avant les numéros ?
C'est vrai que les caisses ne sont pas au point, mais pour te consoler, tu aurais dû acheter de ces délicieux gâteaux suédois en face ... des caisses.

Mais ce que je ne comprends pas, mais pas du tout, c'est pourquoi tu y es allé un samedi après-midi ? Ce devait être urgent, parce que le samedi... c'est bondé. Il vaut mieux éviter ce jour réservé pour les travailleurs qui bossent tous le reste de la semaine. Et qui n'ont pas accès à l'humour, c'est bien connu.

Et puis, tu m'aurais demandé, je t'aurais accompagné, tu n'aurais pas écrit un billet pareil et je n'aurais pas commenté.

J'espère que tu t'es bien amusé à monter ce fauteuil et que ta ma mère va pouvoir s'y reposer en toute quiétude.

Gros bisou, J.

Calyste a dit…

Lu, mais pas forcément tout approuvé. Cela demande quelques explications supplémentaires, que je te donnerai oralement.
Bises, R.

Lancelot a dit…

(Voix de la grognasse) : IKEA, c'est détestable. Je n'y mets jamais les pieds. Leur parcours du combattant pour te faire visiter l'intégralité de leurs conneries, leurs prix "bon marché mais tout de même trop cher pour la qualité de ce qu'ils proposent" me font fuir comme la peste. Je ne comprends pas l'espèce d'hystérie collective depuis quelques années pour cette enseigne. Quand ils en ont ouvert un à Montpellier, on n'aurait pas fait davantage de battage si l'homme avait posé le pied sur Mars. IKEA, c'est le concentré intégral de ce que la société moderne peut avoir de plus détestable.