lundi 25 mai 2009

J'ai retrouvé "Mon Œil".

Pour l'instant, ma radio de voiture est branchée sur France Musique. Par hasard, cet après-midi, j'ai intercepté une émission qui m'a beaucoup intéressé, même si je n'ai pu la suivre intégralement.

L'invité était Alain Rémond, l'ancien chroniqueur de Télérama, magazine où pendant de nombreuses années il présenta une foule de petits billets hebdomadaires intitulés "Mon œil", billets consacrés à la télévision et qui firent mon régal aussi longtemps qu'ils parurent, tant je me trouvais presque automatiquement en osmose de pensées et d'opinions avec leur auteur. Quand il fut éjecté, de façon assez brutale si je me souviens bien, je ne suis resté abonné que très peu de temps. Depuis, je n'ai pas repris, malgré des relances incessantes.

Outre le fait de retrouver cet homme et d'entendre pour la première fois sa voix à la radio, c'est surtout ce qu'il disait qui m'a intéressé, car j'y ai trouvé une explication à mes affinités avec lui. Il y parlait de ses billets, bien sûr, et de son écriture en général, qui comprend aussi quelques romans, dont certains autobiographiques consacrés à son enfance dans l'ouest de la France et à ses premiers pas à Paris. Pour n'en citer qu'un, sorti en éditions de poche, je vous conseille la lecture de "Un Jeune Homme est passé" (Seuil), publié en 2003, il me semble.

Qu'a-t-il dit qui m'a autant retenu? Il a expliqué que pour lui, l'écriture était avant tout musique, des mots aussi bien que des phrases, des paragraphes tout autant que de la page. En écrivant, il entend ce qu'il écrit comme si une voix le lui disait, sa propre voix sans doute, la seule à pouvoir juger du bon tempo et de la meilleure sonorité. Cela ne pouvait que me plaire, .... et me rappeler mes premiers billets dans ce blog, il y aura bientôt deux ans. Le choix de son titre aussi, Potomac, parce que c'est là le mot qui m'a ouvert à la poésie des sons.

Aujourd'hui, Alain Rémond publie, entre autres, un billet journalier dans le quotidien La Croix.

4 commentaires:

Olivier Autissier a dit…

La croix et Télérama, c'est un peu bonnet blanc et blanc bonnet, la télévision en moins.
Justement, tout à l'heure Jean-Michel me demandait pourquoi je conservais mon abonnement à Télérama vu qu'ils partent quasiment tous à la poubelle au bout de quelques semaines encore sous blister.
Ben si un jour on a une télé, j'aurais pas à me réabonner. :)

Calyste a dit…

Logique!

D. Hasselmann a dit…

Oui, les critiques d'Alain Rémond apportaient à l'époque une approche discordante sur la télé.

Heureusement, cet hebdo en aura gardé quelques leçons en étant critique sur la production télévisuelle courante et ses dérives, et surtout en s'ouvrant plus largement à la littérature, à la musique, au théâtre, etc.

Il faudrait qu'ils changent leur titre, qui demeure trompeur.

Quant à l'aspect cureton, il y a longtemps qu'il a disparu avec ses quelques grenouilles de bénitier.

Lancelot a dit…

Alain Rémond écrit aussi une note quotidienne dans 'Marianne'. Je suis assez partagé. Sur ces articles, il y en a certains que j'ai trouvées drôles, géniaux, pétillants, spirituels, enlevés. A d'autres moments, ça ramait terriblement. Il a notamment passé plusieurs semaines à nous décrire le dessus de son bureau. Une fois, ça amuse. deux fois, on sourit. A la troisième fois consécutive, on commence à râler... Il passait visiblement par un pot-au-noir question inspiration... Mais j'imagine que lui n'a pas la possibilité, comme nous, blogueurs non payés à la note, de raccrocher le clavier quelque temps, en attendant que la Muse revienne nous titiller.

Sa note "On achève bien les Molières" dans le n°628 de Marianne, début Mai, je l'ai trouvée, en tout cas, excellente.