mardi 19 mai 2009

Ferdinand

On refait l'enduit de la chaussée en bas de chez moi. C'est intéressant un moment: voir par la fenêtre tous ces gros engins de chantier qui s'illuminent peu à peu avec la nuit qui tombe, essayer de repérer dans les jaquettes jaunes celui qui est le mieux fait, le plus attirant, le plus susceptible de faire naître des fantasmes.

Et puis, bien vite, on s'en lasse. Les bips incessants des camions qui reculent, les coups de klaxon, les voitures qui s'impatientent de ne plus avoir qu'une file pour s'écouler. Le bruit, diffus derrière mes doubles vitrages mais omniprésent. L'odeur du goudron chaud, un peu écœurante, dès qu'on ouvre la fenêtre. J'ai du mal à me concentrer sur ce que j'écris.

Juste dire ma soirée d'hier, le bon repas chez David et Floriane, mes presque voisins, elle la fille du camarade de régiment de Pierre. Ils ont maintenant un bébé que j'ai découvert hier. J'ai demandé de le prendre dans mes bras, moi qui autrefois avais horreur de ça. Lui aussi n'a pas arrêté de me sourire, très intrigué par tous ces poils de barbe et de moustache qui recouvrent le bas de mon visage et dont il n'a pas l'habitude. Il ne s'est pas privé de les caresser, de les triturer, de les tirer comme pour les arracher. Et puis, un long moment, il a doucement appuyé sa tête contre ma joue et est resté comme ça, pendant que je fondais de tendresse. Il sentait bon, ce petit être contre moi, il avait confiance, il n'était que douceur. Et moi, je sentais au fond de moi quelque chose de chaud et d'humide qui montait, qui montait et troublait ma vue. Merci, petit Ferdinand, pour ce moment de grand bonheur.

3 commentaires:

Petrus a dit…

On est tous pareil avec les enfants, à partir d'un certain âge, quand on en a pas et que l'on en aura pas...

Berthoise a dit…

J'aime bien venir vous lire de temps en temps. Je lis que vous aimez les commentaires comme beaucoup d'entre nous( les blogueurs). Mon fils qui vient de fêter ses 18 ans, s'appelle Ferdinand et ce billet me rappelle les jours où lui aussi nichait son sourire dans mon cou.

Calyste a dit…

Mes sentiments envers les enfants sont en fait fluctuants, Petrus. J'en fréquente beaucoup tous les jours, il est vrai!

Bises à Ferdinand, alors, Berthoise!