lundi 11 mai 2009

Pédagogie, quand tu nous tiens!

Avant d'en avoir par dessus la tête et de ne plus vouloir en parler, voici quel est le sujet, en ce qui concerne le français, du concours de recrutement de professeurs des écoles de cette année: l'ensemble à traiter est constitué d'un corpus de 4 textes et de trois documents concernant tous le lien entre l'apprentissage progressif et à venir de l'écrit, la structuration de la pensée et le contact oral avec des récits écrits, dans la classe de grande section de maternelle.

Si les 4 textes sont tirés d'ouvrages de référence écrits par des spécialistes, les documents s'enracinent, eux, dans le concret: le premier présente le texte d'une page d'album pour enfants de cet âge-là (sans les illustrations, malheureusement) qui a été lu à une classe. Les deux autres sont des reformulations d'élèves, après cette lecture, par la méthode appelée "rappel de récit".

A partir de ce corpus, trois grandes questions, parfois subdivisées en questions plus ciblées, sont proposées à la réflexion des candidats: la première demande d'effectuer une synthèse des documents visant à démontrer "l'importance de la fréquentation des récits, à l'école maternelle, dans la construction des apprentissages du langage". La deuxième a rapport à des points de grammaire et la troisième concerne plus directement la didactique: la situation proposée par l'enseignante est-elle une situation d'apprentissage ou d'évaluation? Quelles sont les difficultés rencontrées par les élèves et leurs réussites même partielles? Pertinence des interventions orales de l'enseignante, pertinence de la mise à disposition des élèves d'une maquette, pertinence du choix de l'album?

De quoi s'amuser comme un petit fou, comme vous pouvez le voir. Surtout qu'il y a deux jours à peine, je ne connaissais strictement rien de la grande section de maternelle, et je m'en fichais d'ailleurs comme du premier trou dans l'un de mes chaussettes. Je ne dis pas qu'aujourd'hui, je suis devenu un spécialiste, loin de là, mais le sujet est tout de même intéressant. Ce qui l'est moins, c'est d'une part certaines copies d'étudiants dont on se demande même s'ils méritent ce titre-là, d'autre part le carcan extrêmement rigide de la formulation "académique" des réponses et de la correction qui ne peut guère récompenser un brin d'originalité.

Pour ces corrections, nous nous sommes répartis en binômes. Ma co-correctrice est une jeune institutrice et jeune maman très agréable et souriante. De plus, elle m'a énormément aidé à aborder cette épreuve grâce à son expérience de l'an dernier, où elle avait déjà été convoquée, et surtout grâce à la connaissance de l'école primaire et des petites enfants que, bien entendu, je n'ai pas. Bon tandem de travail, donc, d'autant qu'aucune autre sollicitation, d'ordre esthétique et masculine, ne vient me troubler dans la foule des correcteurs. Seul un des employés du self a de magnifiques yeux bleus, mais l'état de ses dents ferait fuir n'importe qui!

J'ai pris un peu d'avance sur ma collègue aujourd'hui. Demain matin, je change de plaisir en accompagnant comme guide (avec Stéphane) deux classes de sixième au musée et site gallo-romains de Saint-Romain-en-Gal, au sud de Lyon, face à Vienne. Pour le coup, ils risquent de me paraître vieux, ces gamins de onze, par rapport à ceux qui m'occupent toute cette semaine!

J'espère bien que tout cela, correction et harmonisation, sera terminé avant la limite ultime du vendredi soir. En rentrant tout à l'heure, après quatre heures de correction ce matin (pose d'un quart d'heure pour le café) et plus de trois cet après-midi, j'avais la tête un peu farcie. J'ai eu un instant la tentation de m'arrêter à la tête d'or pour m'aérer quelques minutes et puis je ne l'ai pas fait: il me tardait de retrouver mon chez moi et mes pantoufles. Aïe, aïe, aïe!

A midi, nous nous sommes fait coucou avec J., lui au parc, en bas, moi tout au sommet de la colline. Il a fallu que chacun précise bien à l'autre où il se trouvait et bouge un peu pour pouvoir être repéré à cette distance. Mais nous y sommes arrivés et nous en étions tout contents, comme deux mômes (de grande section de maternelle?)

4 commentaires:

Lancelot a dit…

Dis donc tu nous ferais pas un peu une fixette sur les yeux bleus, toi ? Ca revient comme un leitmotiv dans de nombreuses notes... C'était pourtant pas dans ta petite liste de l'autre jour...

Ah, évidmment, c'est encore mieux quand l'océan des yeux est illuminé au-dessous par un sourire Colgate. Ta note (enfin, ce petit pasage....) m'a fait penser à un cuisinier de mon lycée du Nord, qui y avait été muté lors de ma dernière année là-bas. Lui il avait les yeux plus le sourire plus la carrure.... 20/20 à tout. Il n'arrêtait pas de me sourire, de discuter avec moi, même plusieurs fois dans le réfectoire désert... on en était venus à se tutoyer.... je ne sais pas comment j'ai fait pour résister à de violentes pulsions de viol, cette année-là......

Calyste a dit…

A bien y regarder, Lancelot, tu n'as pas tort. Je n'y avais pas fait attention. C'est un hasard du moment, simplement.

piergil a dit…

bin, ça va vous étonner mais moi me suis penché sur le sujet de français... n'en vois déjà qui ricanent, bon, c'est vrai que me suis arrêté au contact oral... mais ça structure vachement ma pensée! ;-))

Calyste a dit…

Pas mal comme structure, Piergil!