vendredi 7 juillet 2023

Vide

Dans mon discours pour la retraite d'Isabelle, j'ai parlé de la cour des marronniers. Cette cour, la principale en entrant au collège, existe encore mais de marronniers plus ! Ils ont été abattus car trop vieux et, paraît-il, dangereux pour les élèves. Pour la même raison a aussi été abattu le beau tilleul dans la cour dite de la croix (croix que je n'ai jamais connue), cet arbre qui s'accordait si bien avec la vigne vierge qui couvrait la façade (coupée aussi pour préserver ladite façade).

C'est depuis cette cour que je suis parti des dizaines de fois en voyages. Nous enfournions nos élèves dans le car et hop, direction l'Alsace (semaine européenne),Rome, Athènes via l'aéroport (pour ceux qui apprenaient les langues anciennes), , l'Allemagne, Moscou, Barcelone, Québec (avec la chorale).

Aujourd'hui, pas un seul élève. Sous le cloître, Isabelle, qui attendait la fin de l'assemblée générale et Sihan, l'homme de peine vietnamien qui prend aussi sa retraite en ce mois de juillet. Je crois qu'il n'y a rien de plus triste qu'une cour de récréation sans le brouhaha des jeunes gosiers.

9 commentaires:

Cornus a dit…

C'est triste ce que tu dis, y compris pour les arbres et la vigne vierge coupée (discutable au moins pour la seconde, car c'est faux si on fait un entretien correct).

karagar a dit…

oui tirste pour les plantes, par contre à l'inverse, rien ne me plait plus qu'une cour désertée.

Fromfromgirl a dit…

J'attends tous les ans avec impatience qu'il n'y ait plus de bruit dans la cour, synonyme de vacances, mais le dernier jour j'ai un sacré pincement au cœur... sauf cette année. Je me sens épuisée par une année où je me suis sentie cerbère à cause de plusieurs élèves qui se sont révélés particulièrement pénibles et qui ont transformé la cour en lieu de conflit dû au foot et aux jeux de ballon qu'il a fallu interdire à de très nombreuses reprises. Ce n'était guère mieux en classe, même si j'ai réussi, mais de manière beaucoup plus autoritaire que je ne l'aurais voulu, à maintenir un semblant de calme. Je suis fatiguée et triste pour les élèves qui ne méritaient pas les trop nombreuses mises au point sur le respect. Alors, la cour silencieuse m'a fait du bien hier soir, même s'il a fallu consoler les jeunes collègues suppléantes qui finissaient leur première année d'enseignement et qui ne sauront pas où elles seront avant la rentrée prochaine (bien pour se préparer!)
Je suis fatiguée d'avoir déménagé ma classe en deux jour, déménagement prévu initialement pour travaux et qui se transforme en changement d'étage avec des rangements à la fourre tout n'importe où, dans l'attente d'avoir du temps et de l'énergie pour tout agencer.
Donc heureuse d'être en vacances, dans le calme, même si je me suis surprise à rechercher hier soir des docs pour l'année prochaine où j'aurais un double niveau et 30 élèves...
J'arrête de me plaindre et je m'excuse d'avoir vidé mon sac !
Bises à tous les amateurs de cour bruyantes, à ceux qui les aiment silencieuses et à ceux que cela indiffère !

plume a dit…

Fromfrom > Je n'ai connu les vraies cours d'écoles qu'en tant qu'élève, donc ça remonte à XXX années, et évidemment le bruit je l'aimais puisque j'y participais ! En tant qu'instit, 8 ans dans une école donnant (sans clôture !!!) sur les champs, un dolmen à couloir et un ruisseau (et une ferme !) J'avais pas trop l'impression "cour". Plutôt l'impression de garder un troupeau de chèvres, et j'aurais apprécié d'avoir un Border Collie pour me ramener les aventureux ! :)

Profite bien de tes vacances, vide-toi la tête, oublie-les tous, les sages et les chieurs !
Et n'oublie jamais de vider le sac quand il est plein !
Pokoù start !

Calyste a dit…

Cornus : si tu avais vu ces couleurs en automne !

Karagar : explique pourquoi.

Fromfrom : tu n'as pas à t'excuser. Ça me fait toujours plaisir quand tu commentes ici et ce que tu as écrit me touche profondément car je suis bien placé pour te comprendre. C'est vrai que jouer les garde-chiourme n'est pas drôle, c'est même usant. Mais tu leur as sans doute appris quelque chose en tentant de leur inculquer la valeur du respect d'autrui. Et ça, c'est rarement perdu. Cela m'a rappelé une certaine année au Lep. J'ai cru que je n'y arriverait pas. Mais ,j'y suis parvenu, finalement, avec, il est vrai, l'attitude bienveillante de la directrice. Je n'ai pas l'impression que ce soit ton cas là où tu travailles.
Moi, quand je les voyais partir, c'était à la fois une délivrance (enfin, les vacances) et le déchirement de quelque chose qui se termine et ne sera plus jamais.
Et je me reconnais aussi dans le fait que tu aies déjà un œil sur l'année prochaine !
Repose toi bien et plein de bises en attendant de se revoir.

karagar a dit…

Calyste> Deux raisons : une circonstancielle : les deux salles de classe où j'officie le plus souvent sont dans la cour d'un collège et tout près de la cour des primaires. Or, pendant les deux années Covid, il y avait deux récrés au lieu d'une, pour qu'il y ait moins de promiscuité. Impossible de faire coïncider mes pauses avec celles des élèves. Faire cour, dans du préfa, en s'entendant à peine parler et moins encore mes élèves (cour de langue) m'était tout bonnement insupportable, sans entre dans les détails énervants.

Plus fondamentalement, étant de plus plus allergique au bruit, au ballon de foot (rien que le bruit du dribble me créée des angoisses) et de surcroît gossophobe (en groupe, je précise), une cour d'école vide, avec le bruit du vent et quelques feuilles qui volent, me fait toujours un effet rassurant, presque paradisiaque.

Calyste a dit…

Karagar : je comprends mieux.

Fromfromgirl a dit…

Heureusement que la directrice m'a soutenue ! J'ai eu une nouvelle désillusion ce matin en lisant mon rapport d'inspection... L'inspectrice m'avait parue très satisfaite du travail que je fais, or sa grille d'analyse ne le reflète pas. Je ne serai donc pas dans les 30% d'enseignants extraordinaires qui auront la chance de changer d'échelon un an plus vite. Comme j'aime le gouvernement qui a mis le "PPRE" en place et celui qui ne me permet pas d'avoir une augmentation de salaire décente (je sais, il y a bien pire que moi !). Je suis quand même payée 90 centimes de l'heure par élève quand je suis en classe, le reste du travail étant du plaisir, je le fais bénévolement.
Flûte ! Encore en train de se plaindre alors qu'elle est toujours en vacances comme tous ces fainéants de profs dont personne ne veut pendre la place.
Reflûte ! J'arrête vraiment et je vais profiter de mes vacances imméritées pour ne pas penser à l'école, sauf la nuit (rêver de boulot ne peut pas entrer dans le calcul d'heures supp ?) !
Bises à vous qui m'en faites et merci de votre soutien.

Calyste a dit…

Fromfrom : oui, tu sembles vraiment avoir besoin de vacances ! C'est drôle, ton idée de calculer le salaire horaire pas élève. J'aurais bien aimé l'avoir. De quoi clouer le bec à certains qui pensent que les enseignants sont des privilégiés ! Très bonnes vacances à toi et plein de bises.