dimanche 25 novembre 2012

Trous

Certains prétendent, selon eux, être naturels en toutes circonstances. J'aimerais les surprendre une fois pendant leur sommeil, avec la bouche grande ouverte et les muscles du visage complètement relâchés. C'est ça, le vrai naturel, pas le visage que l'on se compose face aux autres en état de veille sans même que l'on s'en aperçoive. Moi, voir un tel visage abandonné, ça m'a toujours ému, même si la beauté en prend un coup. Ça a quelque chose de fragile et de vrai, une part de végétatif que l'on oublie trop dans son personnage social et qui rappelle que l'homme, finalement, n'est que trous, d'où sortent des sons plus ou moins gracieux, d'où naissent le plaisir ou la douleur, d'où sort la vie et où elle se finit.

5 commentaires:

Cornus a dit…

De végétatif au sens animal, parce qu'au sens végétal, certaines plantes ne se relâchent jamais, sauf quand elles sont subclaquantes. Mais le sommeil est une des peties morts, alors...
Cependant, il existe des gens qui ne sont jamais naturelles en public et contrôlent absolument tout : j'ai eu une directrice ainsi et c'est terrible. Et a contrario, des personnes naturelles, il y en a plein, mais elles ne le disent pas forcement. Celles qui le disent peuvent être suspectes.

plumequivole a dit…

Cornus > Mais le dire n'est-ce pas déjà une attitude ?

Jean-Pierre a dit…

"l'homme, finalement, n'est que trous.." Ah, ah ah.. voilà qui devrait calmer les égos les plus surdimensionnés… Calyste te prends-tu pour le poinçonneur des lilas ??? :-) rassurons-nous, la flute aussi est pleine de trous et Mozart en a composé des concertos...

Cornus a dit…

Plumequivole> Oui, je n'ai pas dit le contraire

Calyste a dit…

Cornus: je ne crois au naturel de personne, même si certains semblent moins "composés" que d'autres.L'intéressant, c'est justement de percer l'apparence.

Jean-Pierre: on m'a toujours dit que, lorsque quelqu'un nous impressionne, il faut l'imaginer aux toilettes... Heureusement, les egos surdimensionnés ne m'impressionnent guère...