mardi 5 août 2008

Sécateur et taille-haie.

Hier, j'étais au lit à 22h. Je suis en train de battre mes records. Envie de me retrouver étendu, avec mon livre, prêt au sommeil. Il est venu rapidement.

Ce matin, j'avais encore les doigts tachés des mûres cueillies et mangées hier. A la fenêtre, à l'ombre, je voyais le soleil en face et l'air était pur et frais. Quelque chose que l'on n'a pas à Lyon, pas avec cette transparence.

Une heure plus tard, j'étais dans le jardin, avec sécateur, gants (dont je ne me sers jamais), taille-haie et brouette. Toute le matinée au soleil, jusqu'après les douze coups de midi et le carillon de l'Angélus. Un petit pastis pour me récompenser, un bon repas et encore une énorme sieste dans ma chambre tenue au sombre et au frais. J'aime la quiétude que j'y éprouve. Elle est quasi monacale, et c'est pour cela qu'elle me plaît. Et puis, le calme, pas le calme de la mort, où plus rien ne filtre, non, un calme où l'on dirait que la nature se retient, un calme attentif.

Reprise des outils de jardinage cet après-midi. Alors que j'étais près de la haie qui sépare le jardin de la route, une dame en tablier de ménagère me regarde travailler et m'adresse la parole: elle aussi aime jardiner. Elle était l'aînée des enfants de sa famille. A la mort de sa mère, elle a quitté l'école et a élevé ses frères et soeurs, nombreux, même si la plus petite, son "bébé" a été rapidement adoptée par de braves gens. Le jardin les nourrissait, jamais ils n'achetaient de fruits ou de légumes. En quelques minutes, j'ai su toute son histoire, que j'ai écoutée en taillant des branches mortes. M'a-t-elle pris pour le curé? Est-ce simplement le besoin de parler d'une femme seule, dont le mari est mort, près d'elle, dans un accident de voiture il y a six ans?

Décidément, rapprocher "humus" et "humanus" me plaît beaucoup. Il faudra que j'y réfléchisse davantage, une fois à Lyon. Mais ce soir je sens déjà approcher Morphée (ou le marchand de sable, pour les téléphiles). Un instant dans les pseudo-mémoires de Julien l'Apostat, de Gore Vidal, et ma journée sera parfaite, au sens latin d'achevée (et bien remplie).

2 commentaires:

Anonyme a dit…

couché avec les poules ....ou avec le coq du village! ;-)

Calyste a dit…

Non, Morphée seulement. Oui, oui, oui!