jeudi 14 février 2008

Lumières.

Je donne un certain nombre d'heures de cours dans une salle orientée plein sud et qui surplombe la partie la plus belle du parc du collège.

L'été, il y fait un peu chaud, mais on laisse ouverte la porte donnant sur le vaste couloir toujours frais. J'ai constaté, d'ailleurs, que nous sommes, enseignants, de plus en plus nombreux à faire nos cours la porte ouverte, à la vue (et à l'écoute) de qui veut, un peu à la manière des écoles de philosophie antiques d'Athènes.

J'aime donc cette salle, toujours claire, d'où j'ai souvent, cette année, admiré le flamboiement de l'automne. Mais si le soleil qui y entre à foison me réjouit, il n'en est pas de même pour les élèves qui demandent toujours à ce que les rideaux soient tirés. Ces rideaux étant bleus, la lumière, en les traversant, inonde les murs jaunes de reflets d'aquarium, aux teintes apaisantes. Pourquoi pas?

Mais il faut aussi éclairer les néons, car nos charmantes têtes blondes ne supportent pas la pénombre. Pourquoi ce recours systématique à la lumière artificielle? Avant même de penser à ouvrir les volets, les élèves se jettent sur l'interrupteur, rassurés quand la lumière fuse des lampes.

Nous avons la chance de travailler dans un cadre exceptionnel. Je serais curieux de savoir combien de mes collègues pensent chaque jour à s'en réjouir et à en profiter. Une seule, un matin, avait remarqué comme moi la beauté du lever de soleil sur la ville. Sans doute ce recours à l'artificiel est-il monnaie courante et l'on ne trouve beaux à en pleurer que les paysages que l'on voit dans les films...

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Non, non Calyste. J'ai travaillé longtemps dans des bureaux situés dans des immeubles au bord d'un lac. Chaque matin, je "saluais" ce privilège en m'attardant un peu sur le paysage, traversant le pont d'un pas moins rapide. Cherchant parfois un autre chemin pour traverser la petite île voisine. Mais je crois que pour les enfants, c'est différent ; vous l'avez bien perçu "rassuré quand la lumière fuse des lampes". Anna F.

Anonyme a dit…

Je pense que c'est parce que la lumière artificielle est rassurante ou alors c'est un simple réflexe.