dimanche 3 février 2008

L'ardoise et la craie.

Je vais au marché de la place Saint-Louis pratiquement tous les dimanches matins, pour y acheter des fleurs et parfois quelques fruits et légumes. On peut aussi y trouver du très bon miel.

Je passe donc chaque fois devant la boutique, l'atelier plutôt, d'un menuisier-ébéniste,( non, pas celui de la "boîte à dents", un autre) dans la rue qui longe l'abside de l'église et l'arrière de la caserne des pompiers installée dans un ancien couvent.

Devant sa porte, contre sa devanture, l'artisan a placardé une sorte de grande ardoise où chaque semaine je découvre un texte différent, recopié avec une craie dont la boite est également fichée contre le mur.


Etant déjà passé là hier après-midi, j'ai vu que le texte avait changé aujourd'hui. Peut-être chaque jour voit-il un texte différent? Un peu comme le fait Océania dans son blog Voyage dans les mots, mais extra-muros, si l'on peut dire.

Qui est cet homme (ou cette femme)? Quelle motivation le pousse? Je ne l'ai jamais vu, la boutique étant fermée le dimanche. K., à qui j'ai fait découvrir cette page d'écriture extérieure veut le rencontrer et bavarder avec lui. Moi, non, ou alors par hasard. Encore une fois, je préfère rêver les choses que les appréhender dans la réalité, en tout cas ce type de choses.

Ce qui est aussi surprenant, et merveilleux, c'est que cette rue, aux immeubles anciens délaissés par leurs propriétaires, n'est pratiquement habitée que par des immigrés maghrébins ou turcs dont le premier souci n'est pas forcément la poésie, et que jamais, pas une fois, une seule lettre d'un seul mot n'a été effacée, un seul commentaire, un seul dessin, graffiti, tag n'a été rajouté. Un grand respect pour cet homme et son "travail".

Aujourd'hui, Victor Hugo a cédé la place à ce poète hongrois, Attila Jozsef, que je n'ai jamais lu, mais dont j'ai trouvé très touchant ce poème sur sa mère partie.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Graffiti ni tag, le texte est de l'ordre du sacré.
Le "travail" est celui de l'être.
Point de transgresseur sacrilège dans le quartier.
Rare.