mercredi 23 janvier 2008

Adieu, cow-boy.

Heath Ledger, l'acteur qui incarne le jeune cow-boy Ennis dans Le secret de Brookeback Mountains est mort.

Je ne le connais pas davantage, je ne l'ai vu jouer dans aucun autre film. Pour moi, il est l'indissociable compagnon blond du brun Jack (Jake Gyllenhaal) dans ce drame de Ang Lee.

J'avais trouvé ce film un peu lourd à la première vision, lui reprochant de ne pas avoir une première partie suffisamment développée, d'éluder trop vite les instants de passion charnelle. Quand je l'ai revu, j'ai changé d'avis. Le vrai thème apparaît dans le deuxième moment du film: comment vivre cette passion homosexuelle dans ce monde de l'ouest totalement et viscéralement hétérosexuel? Ils ne la vivront pas, ou si peu.

Mêlant pour une fois réalité et fiction, j'imagine Jack affrontant seul son chagrin au bord d'un lac glaciaire, là, tout près de l'endroit où ils ont osé ne pas fermer les yeux sur leur amour.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

C'était quand même une scène surprenante leur première fois ...
Je termine un livre où la première fois n'a pas eu lieu. L'un a "fermé les yeux" et l'autre est resté silencieux. Mais le silencieux est mort de ne pas avoir été aimé et celui qui a fermé les yeux a écrit le livre.

Calyste a dit…

Scène choc même, mais très réaliste:comment Ennis pouvait-il réagir autrement dans le monde où ils vivent? Comment pouvait-il manifester son attirance autrement que par une violence sexuelle? Le pendant de cette scène est celle des retrouvailles devant la maison, lorsque la femme d'Ennis les aperçoit par la fenêtre alors qu'ils s'embrassent. Ce baiser, de fougue, d'amour et de tendresse, devrait faire partie des annales du cinéma.
Pouvez-vous m'indiquer de quel livre vous parlez à la fin de votre commentaire? Merci

Anonyme a dit…

Je n'ai pas cité spontanément l'auteur et son livre car dans ce roman, d'autres expériences douloureuses sont évoquées et je trouvais un peu réducteur de ne parler que de mes propres émotions par rapport au passage que j'ai évoqué plus haut. Cependant, en parallèle je lis l'excellent interview de la revue "LE MATRICULE DES ANGES" consacré à Henry BAUCHAU et "Le boulevard périphérique" (Actes Sud). Jérôme Goude demande à H.B. "si la contemplation esthétique stigmatise la relation singulière de Stéphane et du narrateur. Parleriez-vous d'un impossible amour homosexuel ?". La réponse de l'écrivain ne m'a pas convaincue. Le passage du livre est un peu long pour être retranscrit sur ce blog ; mais la fin de la page 22 m'interpelle : "Je pense tout à coup que si c'était une femme qui était nue en face de moi, une femme aussi belle que Stéphane est beau, je ne pourrais m'empêcher de la désirer et d'en être ému de tout mon coeur. Je n'éprouve rien de tel aujourd'hui et pourtant comme beaucoup d'homme, j'ai connu autrefois de l'amour pour un autre garçon, je l'éprouverai peut-être encore ...".
Bonsoir Calyste. Ce soir je termine le livre ;-))