dimanche 7 avril 2024

Demain dès l'aube

Demain, dès l'aube, à l'heure où blanchit la campagne,

Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m'attends.

J'irai par la forêt, j'irai par la montagne.

Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.


Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,

Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,

Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,

Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.


Je ne regarderai ni l'or du soir qui tombe,

Ni les voiles au loin descendant vers Harfleur,

Et quand j'arriverai, je mettrai sur ta tombe

Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.

Victor Hugo.

3 commentaires:

Cornus a dit…

Un poème non appris / étudié à l'école mais que je connais très bien. Mon oncle décédé, le commençait souvent quand il était question de partir le lendemain de bonne heure.

CHROUM-BADABAN a dit…

C'est aussi mon leitmotiv quand je dois faire quelque chose le lendemain !
Quand je relis ce poème en entier : quelle tristesse ne ressentis-je point !

Calyste a dit…

Cornus : moi non plus pas appris mais je le connais presque par cœur au moins le début.

Chroum : ça concerne la mort de sa fille.