Des nouvelles de mon immeuble

Il y a quelques jours, comme j'entendais beaucoup de bruit  dans l'appartement du dessous (habité par une vieille dame très discrète d'habitude), j'ai appelé pour savoir si tout allait bien pour elle. La voix étrangère qui m'a répondu m'a fait tressaillir : Madame G. serait-elle malade ? Mais le plus surprenant, c'est que je ne reconnaissais ni la voix de son frère (unique famille qui lui reste), ni celles de ses amis qui, lorsqu'elle n'est pas là, arrosent ses plantes. Lorsque j'ai demandé à qui j'avais affaire, on m'a sèchement raccroché au nez. Peut-être tombais-je mal ! Mes autres coups de fil dans les jours suivants restèrent sans réponse et mes coups de sonnette à sa porte de même.

Mais dimanche, au marché, j'ai, par hasard, rencontré Madame G. devant un étal de poissons. Et elle m'a raconté, bouleversée, ce qui lui arrivait : elle était partie quelques jours à Rodez, chez son frère, et, à son retour, elle avait trouvé son appartement occupé par des squatters, cinq ou six jeunes qui avaient pris la peine de changer les serrures ! Elle en pleurait. Avec ses amis "arroseurs" chez qui elle loge actuellement, elle s'était rendue au commissariat pour porter plainte. On l'avait alors prévenue que l'affaire se présentait mal et qu'elle risquait d'attendre longtemps pour réintégrer ses pénates, les squatters étant là depuis trop longtemps pour être simplement éjectés. Avec les autres copropriétaires de l'immeuble, nous nous sommes mobilisés pour faire intervenir la régie qui nous a, hélas, confirmé ce qui avait été dit au commissariat.

Voilà où nous en sommes aujourd'hui. Cette brave femme ne peut pas, pour l'instant, rentrer chez elle et moi, tous les soirs, j'ai à supporter de la musique à fond !