samedi 25 février 2012

Les Possibilités

Une invitation, ça ne se refuse pas! Même si, au départ, ce n'est pas le genre de spectacle que l'on choisit spontanément tant est présente au fond de soi la peur de s'ennuyer devant une pièce contemporaine trop difficile d'abord. Je me souviens encore de multiples expériences très douloureuses les dernières années de mon abonnement au TNP!

Heureuse surprise hier soir à l'Ensatt (École nationale supérieure des arts et techniques du théâtre), ancienne "Rue Blanche" créée en 1940 et délocalisée en 1997 à Lyon, dans le 5° arrondissement. Les étudiants de la 71° promotion y donnaient six des dix pièces du recueil de Howard Barker (auteur anglais né en 1946): Les Possibilités. Pièces courtes puisque l'Atelier spectacle de Sophie Loucachevsky ne durait qu'une heure trente, dans la salle Laurent Terzieff, acteur disparu depuis peu dont une magnifique photo orne l'entrée: son dernier rôle dans Philoctète de Sophocle, que nous avions tant aimé, Frédéric et moi.

Dans le lot m'ont particulièrement plu (et avis partagé par mes deux compagnons de goguette, Frédéric et Jean-Claude) celles intitulées Rares sont ceux qui peuvent porter ce fardeau et Elle saisit bien l'idée mais... La première m'a fait penser à Fahrenheit 451 devant ce personnage mi bouquiniste mi clochard déjanté qui est (ou croit être) persécuté par les policiers d'une société totalitariste. Le rôle est tenu par un élève nommé Maxime Mansion qui me paraît avoir un grand avenir devant lui.




La deuxième, sous des allures comiques, est extrêmement troublante. Une femme chauffagiste, en bleu de travail, est convoquée par la "direction" qui la somme de s'expliquer sur l'aménagement qu'elle a fait de cet habit de travail en laissant apparaître un petit bout de ses chevilles. Au nom de la parité, la femme ne doit pas chercher à séduire! L'ouvrière se révolte: "Vous me faîtes avoir honte de ce dont je ne devrais pas avoir honte." Et lorsqu'elle s'en va, "l'inquisitrice" s'envoie en l'air avec un de ses collègues masculin. Fais ce que je dis mais ne fais pas ce que je fais. Est-on encore dans la fiction, là ?

Je ne veux pas oublier toute l'équipe technique, costumes, son, lumière, qui a contribué à faire de ce spectacle un moment de grande qualité. Merci, l'Ensatt.

Quelques photos puisqu'il m'a été permis de les prendre.

4 commentaires:

Cornus a dit…

Il me semble que l'intérêt du théâtre est aussi de se laisser surprendre à condition de ne pas écouter/lire les critiques. C'est encore possible pour le théâtre, mais rarement envisageable pour le cinéma où les télés/radios en parlent beaucoup beaucoup trop jusqu'à l'overdose, délaissant néanmoins beaucoup de "petits" films qui sont néanmoins très difficiles à voir car trop "confidentiels".

Calyste a dit…

Cornus: je ne lis jamais les critiques, que ce soit pour le théâtre, le cinéma ou la littérature. Bien sûr, pour le cinéma, je ne peux pas ne pas les entendre, mais comme je dois y aller au maximum trois fois par an... Je réagis au feeling ou parce que je connais déjà et apprécie un auteur.

Anonyme a dit…

Maxime Mansion, c'est le jeune "Louis l'Enfant Roi", où il joue Louis XIV aux côtés de Carmen Maura et Jocelyn Quivrin :::

Calyste a dit…

Anonyme: je ne le savais pas. Merci de me le dire, car je n'ai pas vu le film.