jeudi 29 juillet 2010

Retour au Pékin.

Hier soir, dîné au restaurant avec Fabrice. Nous ne le faisons pas souvent mais régulièrement. Toujours des tas de choses à nous raconter. Mais en plus, hier soir, il y avait .... comment dire? ... un petit litchi sur le beignet!

Nous sommes allés dans un restaurant chinois. Jusque là rien que de banal, mais j'ai beaucoup fréquenté ce restaurant il y a une trentaine d'années avec Pierre. C'était un peu notre base arrière pour des repas tout simples. Je ne savais pas que cette enseigne, Le Pékin (rue Charles Dullin, face au théâtre des Célestins), existait encore, que de plus elle appartient toujours à la même famille, que ce sont les filles qui maintenant sont aux commandes mais que le père est toujours là lui aussi, un beau vieillard que j'ai reconnu immédiatement lorsque je l'ai vu surgir de la salle du sous-sol par l'étroit escalier en colimaçon.

C'est cet homme plus que le restaurant qui m'avait marqué à l'époque. Certes d'une amabilité et d'une politesse assez traditionnelles chez les commerçants asiatiques mais avec quelque chose en plus, une vérité profonde, un raisonnement sûr et une intelligence supérieure. Hier, en bavardant un instant avec lui, je lui ai rappelé l'année où il avait dû fermer le sous-sol à cause des inondations de la Saône toute proche. Il s'en souvenait bien mais m'a précisé que cet incident, à une échelle certes moindre, s'était reproduit plusieurs années durant jusqu'à la construction du parking souterrain pour lequel on a visiblement assaini le terrain.

J'ai aussi appris hier quelque chose que je ne savais pas: c'est qu'il est arrivé à Lyon autour de 1975, après avoir fui son pays, le Cambodge, où sévissaient alors les khmers rouges. Il était donc très nouvellement installé lorsque je l'ai connu. Il n'a en rien changé. Certes le physique est un peu érodé, la stature légèrement affaissée, mais il conserve intacts son don du contact et son talent de parler intelligemment.

Le repas fut bon, suivi d'une promenade le long de la Saône, hélas abrégée par mon dos qui me rappelait trop souvent à l'ordre. Avant de quitter le restaurant, j'avais eu droit, comme Fabrice, à une bise chaleureuse de l'une des filles, Dominique. J'en ai été touché.

Aucun commentaire: