Lundi, le voyage en voiture. Prendre le tunnel de Fourvière pour quitter Lyon et éviter la colline où je travaille. Après tout, je suis en vacances. Ça coince un peu mais ça passe. La route file dans ces monts du Lyonnais ni beaux ni laids, avec des flashes devant certains lieux connus: le parce de Lacroix-Laval où, il y a longtemps, nous allions courir en groupe avant de nous empiffrer de pâtisseries tunisiennes qui nous apportaient plus de calories que celles que nous avions perdues dans l'effort, la campagne autour de Lentilly où j'ai eu un ami autrefois, un sosie, disaient certains, tant selon eux nous nous ressemblions. J'ai toujours, dans mes tiroirs, quelques caricatures qu'il avait croquées pour moi dans la rue ou dans son imagination: la vieille dame promenant son chien squelettique entre les voitures garées en épi devant la préfecture, l'épouse étonnamment dodue d'un général présentant une nouvelle collection de maillots de bain, la veuve Hugo pleurant la disparition de son défunt mari.
Après Les Halles, que je ne connaissais pas et où je suis surpris de voir des toits polychromes plus habituels dans le Baujolais voisin, descente sur Feurs et la large plaine du Forez, grasse et opulente, celle que, dans mon enfance, je n'attribuais qu'aux riches, moi qui vivais dans les crassiers et les collines. L'autoroute escalade les pentes des Monts du Forez, traverse le parc naturel et redescend sur Thiers et Clermont-ferrant. Sur une aire du Haut-Forez, face aux sapins, je mange un sandwich acheté et des fruits, assis dans l'herbe, à l'ombre. Je me souviens de scènes identiques en Italie ou ailleurs, avec une cinquantaine d'élèves emmenés en voyage. Je me sens alors vraiment parti, vraiment libre, vraiment en vacances.
Les premières maisons creusoises apparaissent, bien lisses, aux pierres impeccablement taillées et jointoyées, tristes comme les routes plates en bordure desquelles elles ont été posées. La plupart sont vides, inhabitées depuis longtemps. Avant d'arriver à Aubusson, un panneau touristique indique sur la gauche la localité de Crocq, à une dizaine de kilomètres. Décision de dernière minute qui m'oblige à virer un peu brusquement. J'ai dit que je ne me pressais pas, je ne me presse pas.
Le troisième arrêt sera pour Saint-Avit de Tardes où, malheureusement, l'accès à la belle petite église (fermée) est rendu difficile par un presbytère qui y est accolé et qui appartient visiblement aujourd'hui à des particuliers, et par une barrière fermée au verrou qui empêche d'en faire le tour. Beau porche cependant, surmonté d'un surprenant bas-relief représentant le saint auquel l'église est consacrée.
Parti à 11h, j'arrive chez Noëlle vers 18h. Ils sont là, tous les deux avec Gérard, inchangés, et puis le chien, et puis le chat. Le chalet est déjà prêt. Je n'ai plus qu'à m'y installer. Premier jour.
(Les photos suivront dès mon retour à Lyon.)
7 commentaires:
T'es parti en vacances avec ton ordi ???? J'y crois pas !!!
Non, Noëlle et Gérard sont équipés internet, voilà tout.
Hein, que j'ai raison ? Je ne te vois pas traîner dans un cybercafé...
En tout cas, tant mieux, ça permet de te suivre au (presque) quotidien. Bisous, profite !
Tout faux, KarregWenn, c'est Lancelot qui a raison!
J'ai peu l'occasion de faire ce trajet, mais il est particulièrement pittoresque par les paysages traversés, surtout les monts du Forez entre lesquels l'autoroute suit un itinéraire très sinueux. La vue sur la plaine de la Lomagne et Clermont-Ferrand est spectaculaire. Les paysages de la Combraille sont plus bucoliques que ceux de l'Auvergne et les petites routes incitent à musarder dans tous ces villages. Bienvenue et bonnes vacances en Limousin!
Merci à toi, Zeus. J'aime le Limousin pour ses richesses culturelles (d'autrefois!)et le repos que je peux y prendre. Un tel calme est difficilement imaginable à Lyon.
Me voilà avec mes gros sabots qui débarque. J'espère que tu ne vas pas avoir une impression d'overdose commentairite cornusienne.
Le début du voyage ne m'est pas totalement inconnu, mais la suite au delà de Clermont, si. En verra par la suite que nous avons sans doute eu un tout petit bout de chemin commun.
Je te lis toujours avec plaisir, Cornus.
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