J'ai eu une fois l'occasion de visiter un autre camp, celui de Mauthausen, en Autriche. Trop ému, je n'ai pas eu le courage d'y entrer. En revanche, j'ai plusieurs fois emmené mes élèves à celui du Struthof, en Alsace, chaque fois avec comme guide un ancien prisonnier de ce camp, un homme exceptionnel à l'origine de L'Amitié franco-allemande. Vu leur âge (des élèves de cinquième, préparés à la visite), je leur permettais de rester dans le car s'ils le désiraient (en 9 ans de visite, seules deux filles ont choisi de ne pas entrer).
Hier, grâce à la 3, j'ai appris un nouvel épisode de l'immédiat après-guerre : Les Enfants de Windermere raconte l'accueil, avec l'accord du gouvernement britannique, de 300 enfants juifs rescapés des camps de la mort en 1945. Âgés de trois à quinze ans, ils furent hébergés près du lac Windermere, lieu choisi pour son calme et son isolement, dans les baraquements d'une usine aérienne. Ils y furent accueillis de 1945 à 1946 et réapprirent à vivre avant d'y recevoir une éducation et de s'intégrer à la société britannique. La fin de ce téléfilm donne la parole à quatre ou cinq de ces enfants encore vivants aujourd'hui.
Pas d'outrance dans ces images , ni de bons sentiments trop richement exposés mais une émotion certaine, je peux vous l'assurer. Réalisé en 2020, le film a obtenu le prix Europa du meilleur téléfilm européen de l'année. Je vous souhaite d'avoir l'occasion de le voir (il est disponible en replay).
11 commentaires:
J'avais visité le camp de Terezin avec mes amis tchèques en 69. Il s'était passé un truc dont je n'ai jamais pu me défaire tout à fait. À un moment, sur une des paroles de la guide, on avait été tous pris d'un affreux fou-rire. C'était horrible, mais rien à faire pour se maîtriser. Réflexe d'auto-défense devant l'émotion trop forte bien sûr, mais quelle honte on avait ressenti !
Plume : à la vieille synagogue dans le cimetière juif de Prague, j'avais vu une exposition de dessins des enfants de Terezin. Pas rigolos, les dessins !
Quant aux réactions inappropriées, à la noyade de ma sœur, j'avais remarqué que l'un des sauveteurs était beau. Je m'en suis voulu longtemps avant de comprendre que ça m'avait sans doute aidé à supporter l'horreur de la situation.
Calyste et ses fidèles,
Connaissez-vous l'expression "aryen d'honneur" inventée par les nazis pour distinguer les non aryens qui leur rendaient de signalés services?
Calyste, mon courriel t'est-il parvenu?
Je pense que je pourrais visiter ça car je me suis peut-être vacciné avec les choses vues à la télévision. Le pire qui m'a été donné de voir, ce sont les images des films tournés dans les camps à la libération par les Américains : des cadavres à n'en plus finir et des morts vivants. C'était au lycée que je les ai vues et je n'ai plus vu pires horreurs depuis (sur une aussi longues durée).
vu le téléfilm, d'accord avec toi, j'ai juste trouvé (mais le format n'en laissait sans doute pas le loisir) qu'on passait un peu vite sur les étapes - et les affres - de la "réadaptation" au monde...
Je n'ai pas visité de camp de concentration. J'ai vécu mon service national en 75 au camp de Royallieu à Compiègne, ancien camp "de tri" avant expédition en Allemagne ou Pologne, les batiments, allées, la place centrale était du même plan que pour les camps d'extermination, bien sûr tout était nettoyé et nous disposions du confort mais on pouvait lire à certains endroits encore quelques graffitis... j'avais tout juste 18 ans et j'ai été marqué.
Nous sommes retournés à Compiègne l'année dernière, le camp à disparu happé par la ville reste seulement un musée et deux ou trois bâtiments pour la mémoire.
Bleck
Pippo : non, je connaissais seulement des "bons aryens" : on en voit tous les jours à la télé !
Non pour ton courriel car mon adresse mails est complète et je ne veux pas encore encore google ! Je vais sans doute essayé d'en ouvrir un autre ainsi qu'un site pour publier mes photos personnelles que je ne peux plus mettre dans ce blog. Mais je ne sais pas si je vais y parvenir. Si tu le souhaites, donne-moi une adresse où je puisse t'envoyer mon adresse mail personnelle (hors blog).
Cornus : on m'a fait voir le film Nuits et brouillard à même pas dix ans, ce qui m'a marqué à vie, comme toi.
Karagar : entièrement d'accord avec toi. Il aurait fallu prévoir un peu plus long (en deux "épisodes", par exemple).
Bleck : le Struthof est également très "épuré" si j'ose dire, mas ce qu'il en reste est tout de même très parlant.
Pippo : j'ai recopié ton adresse mails avant de la supprimer ici. Mais es-tu sûr qu'elle se termine par .fr ?
Oui, cher Calyste.
Peux-tu également demander à Cornus de supprimer mon dernier commentaire où figure une autre de mes autres adresses électroniques? Merci.
Pippo> Ton adresse et autres coordonnées personnelles ont été effacées aussitôt que j'ai pu en prendre connaissance et tu peux t'en rendre compte par moi-même (et j'avais répondu à ton commentaire dans la foulée).
Pippo : je t'avais répondu mais dans le mauvais article ("Et si ..."). Excuse-moi.
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