Alors, je m'explique. Quand j'apprenais l'italien à la Dante à Lyon, j'avais eu à rédiger une dissertation et j'y avais parlé de ce que je ressentais face à ce pays. Tous les autres avaient parlé du climat, du Bel Canto, du Vatican, de la nourriture, du farniente et de la joie de vivre. Moi, j'avais mis l'accent sur la mélancolie innée des italiens, malgré leur réputation de bons vivants un peu bruyants. Le prof, lui même italien, m'avait approuvé.
Cette mélancolie, je la vois dans leurs regards, toujours un peu tristes quand ils se laissent aller, dans leurs chansons que l'on dit parfois sirupeuses, dans leurs films à la grande époque du cinéma italien, dans l'acceptation d'un sorte de fatum inhérent à leur peuple qui prend souvent les choses de la vie comme elles viennent. Peut-être le poids d'un passé lourd à assumer (réaction que l'on retrouve d'ailleurs souvent en France), encore présent par des ruines imposantes.
Je retrouve cette mélancolie dans les façades des palazzi, décrépites et pourtant si belles, dans l'omniprésence de l'art (à Rome en particulier, mais aussi ailleurs) qui provoquerait une sorte de syndrome de Stendhal généralisé, dans les rues du Trastevere, la nuit surtout, ou sur les bords du Tibre.
Mélancolie ne veut pas dire mort, c'est vrai, mais l'attitude des italiens face à la vie m'amène à la sentir présente un peu partout. Le paradoxe, c'est que j'aime ça, cette mélancolie douce, tellement plus tendre que la violence espagnole. Enfin, je radote, peut-être ...
8 commentaires:
Les pâtes : al Dante !
Chroum : ouarf ouarf !
toujours déconcertant ces théorèmes décernant à certaines entités ces titres ronflants et leurs divines allures abstraites. Pour sûr que le plaisir n’est pas le même à passer une journée dans un jardin des borromees ou dan le dernier polder néerlandais ... faut-il pour autant s’en rengorger du haut de sa chaire sans se complaire entre des frontières hiérarchisant ce qui nous flatte.
j’aime voyager au travers de l’itale autant que dans la mer des wadden, mais dans quelle mesure suis-je encore "j’" ?
😎
Saint-Marc : je ne sais pas si j'ai tout compris dans ton commentaire. Je crois que tu te situes sur le plan purement touristique, pas moi.
je ne considère pas le touriste comme un voyageur aculturé mais plutôt comme un découvreur.
tout et partout est digne d’intérêt, la hiérarchisation des pôles d’intérêt comme un balisage de rigueur est une nuisance pour la curiosité. Qu’on se sente mieux sur Ponza que sur Ameland n’est que du bonheur légitime et peut-être enviable ...
😘
Take it easy !
Saint-Marc : mais je suis absolument d'accord avec toi ! Je ne hiérarchise pas, jamais, je suis curieux de tout. J pense d'ailleurs que mes photos le montrent assez. Ce que je dis là de l'Italie n'est pas un balisage a priori mais le sentiment que j'ai après moult voyages, rencontres et échanges. Quelque chose d'intime, que je n'oblige personne de partager. Et je conçois que l'on puisse voir différemment.
J'avais vu ta référence à la mort, mais je n'avais pas relevé. Je pense voir ce que tu dis, mais personnellement, je ne suis pas sûr que cela me toucherait de la même manière car je ne me sens pas très proche de cette culture et je ne suis pas certain de changer à présent.
Cornus : on fait parfois des découvertes sur le tard, et heureusement !
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