mardi 6 avril 2021

Colapesce, vous connaissez ?

Cola Pesce, ou Niccolo Pesce, ou Colapesce, c'est le héros d'une légende très populaire en Italie méridionale depuis le XII° siècle (on retrouve ce mythe aquatique de l'homme-poison en Provence, à Cadix en Espagne et jusqu'en Angleterre). 

Version napolitaine : Cola Pesce était un jeune homme maudit par sa mère pour passer trop de temps à nager en mer : celle-ci lui souhaita de ne plus jamais remettre les pieds sur terre, suite à quoi Cola Pesce commença à prendre l'apparence d'un poisson et perdit sa peau. Il chercha alors refuge dans la mer, et pour se déplacer, se faisait engloutir par de gros poissons dont il ressortait une fois arrivé en leur taillant le ventre à l'aide d'un couteau.

Versions siciliennes :  plus connues que la napolitaine, elles racontent les exploits aquatiques de Colapesce, surnom donné à Niccolò, fils d'un pêcheur. Il avait pris l'habitude de raconter les merveilles sous-marines découvertes lors de ses aventures, dont de riches trésors. Suscitant ires et jalousie, il fut mis au défi par le Roi Frédéric II d'aller récupérer des objets que celui-ci jetterait au fond de l'eau. Après plusieurs succès, dans des épreuves toujours plus en profondeur, Colapesce ne reparut finalement pas.

Celle évoquée dans le roman que je viens de lire (Dans l'utérus du volcan, de Andrea Genovese) raconte que ce fut de son propre chef, afin de protéger la Sicile : sous l'eau, il venait d'en découvrir les fondations - trois colonnes - et décida de les soutenir pour éviter que l'île ne s'engloutisse. Rappelons que l'île est volcanique et a subi de terribles tremblements de terre, dont celui de Messine en 1908.)

Niccolo Pesce, via Mezzocannone, à Naples (d'autres disent qu'il s'agit d'Orion, le chasseur légendaire)

6 commentaires:

karagar a dit…

Il n'a guère l'allure aquatique sur la sculpture...

Calyste a dit…

Karagar : effectivement, ça ressemble plus à des poils qu'à des écailles !

Pippo a dit…

Cher Calyste,
J'ignorais que Frédéric II demandait à des gamins d'aller récupérer des objets qu'il jetait au fond de l'eau.
Cela me rappelle qu'Axel Münthe écrit dans Le Livre de San Michele qu'à Capri des gosses nus faisaient spontanément la même chose et rapportait des tessons en criant "Roba di Tiberio!" qu'ils cédaient pour quelques sous.
Belle soirée.

Calyste a dit…

Pippo : heureux de ton retour ! Le Livre de San Michele est un de mes meilleurs souvenirs de lecture ! Bonne soirée à toi aussi.

Cornus a dit…

De gentilles sornettes !

Calyste a dit…

Cornus : qui forgent l'imaginaire !