mercredi 5 septembre 2018

Bourgogne 2018 (11)

Mardi 21 août (1)

Enfin, nous y voilà. Le but principal de mon voyage avait toujours été la basilique Saint-Marie-Madeleine de Vézelay. C'est ce jour-là que nous y sommes allés, après l'avoir aperçue de loin depuis plusieurs pièces du château de Bazoches la veille.

Nous nous sommes garés au bas de la rue principale qui monte jusqu'à la basilique, artère agréable dans la fraîcheur du matin et bordée de vieilles maisons ayant abritées, comme d'autres dans d'autres rues, de célèbres écrivains ou personnalités connues. Rendons grâce à Mérimée et à Viollet-le-Duc d'avoir sauvé de la ruine ce haut-lieu de spiritualité.













Fondé au IX° siècle, le monastère passe en 1050 sous l'invocation de sainte Marie-Madeleine dont il conserve les reliques (reliquaire visible dans la crypte mais absolument pas éclairé, donc pas de photo). De 1096 à 1104, l'église carolingienne est agrandie suite à la foule considérable de pénitents qui s'y presse. En 1120, un incendie détruit toute la nef et tue plus de 1000 pèlerins. Les travaux reprennent jusqu'en 1215 où le chœur romano-gothique et le transept sont terminés. La façade, avec ses trois portails et son unique tour (l'autre est restée inachevée) est imposante. Cette façade a été presque entièrement refaite par Viollet-le-Duc au XIX°, ainsi que les chapiteaux,  d'après des documents anciens. Impressionnante aussi la longueur du vaisseau que soutiennent des arcs-boutants.

















Avant-nef (consacrée en 1132), postérieure à la nef et à la façade intérieure comprenant elle aussi trois portails dont le splendide portail central centré sur le Christ, immense, trônant dans une mandorle.










Imposante nef romane reconstruite entre 1120 et 1135 après l'incendie et chapiteaux (une centaine, presque tous d'origine).



 
 






 



Le moulin mystique (Moïse et Saint Paul)




La crypte (carolingienne, remaniée au XII°)




Transept et chœur gothiques terminés en 1215 après la démolition, fin XII°, de leurs prédécesseurs romans. 






Le chœur a été rasé à la Révolution. Viollet-le-Duc a construit une galerie de style roman. Je n'ai pu accéder, le long de cette voûte, à la salle capitulaire, occupée par des pèlerins.



Que dire de ma visite ? Magnifique édifice, de par ses proportions, sa simplicité, sa luminosité, mais comme une frustration d'avoir enfin réalisé un rêve où j'idéalisais beaucoup.

6 commentaires:

Cornus a dit…

Je pense être allé à Vézelay pour la première fois alors que je devais avoir environ seize ans et je ne sais plus combien de fois j'y suis allé en tout. Mais, comme beaucoup de lieux, et sans doute plus encore pour celui-ci, je pense que l'on apprécie très différemment en fonction de la saison, des conditions climatiques, de l'état d'esprit dans lequel on est, de qui on est accompagné... De sorte que certaines visites peuvent s'avérer parfois assez décevantes et d'autres fois très positives. La prochaine fois où j'irai, ce ne sera pas pendant l'été, c'est sûr, afin de capter d'autres ambiances. Tu le sais j'aime beaucoup ce site et je fais des découvertes à chaque fois.

Jérôme a dit…

Je n'y suis allé qu'une fois, un peub plus jeune que Cornus. Un vrai choc esthétique : il existait donc de grandes cathédrales, ouvertes et lumineuses et - malgré la foule- remplies de spiritualité ! Ça changeait des sinistres bâtisses gothiques !

Calyste a dit…

Cornus : je crois que ce que tu dis est très vrai, surtout pour ce qui concerne ceux qui nous accompagne. Ce jour-là; Frédéric n'étant pas avec nous, seule ma sœur a été aussi intéressée que moi.

Jérôme : oui, la lumière et la spiritualité, cette dernière que je n'ai moi non plus jamais sentie dans une église gothique, style qui me laisse parfois admiratif mais toujours intimement froid.

Unknown a dit…

tout l'inverse pour moi une (grande) église romane m'a toujours laissé froid, le gothique peut me faire pleurer, mais le mot "sinistre" dépasse les bornes de l'irrespect

Cornus a dit…

Je pense qu'à chaque fois que je suis allé à Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay, j'ai croisé quelque part des religieux ou religieuses dans la nef, la crypte, le narthex, dans la salle capitulaire ou dehors. J'en ai vu en prière et je me demande comment ils peuvent faire avec cette foule. Cela procure une ambiance, mais de là à ressentir de la spiritualité (avec le sens très particulier que je peux y donner personnellement) en tant que visiteur, non, du moins en ce qui me concerne. Mais des émotions oui, et ce n'est pas une question de style roman ou gothique, les deux sont heureusement compatibles et même en dehors des églises, dans d'autres types d'édifices, voire à l'extérieur.

Calyste a dit…

Karagar : sinistre est peut-être beaucoup dire, mais moi, le gothique, sous toutes ses déclinaisons me touche beaucoup moins.

Cornus : oui, le spiritualité se sent mieux quand on y est seul mais elle se décèle même avec du peuple. En levant les yeux vers les voûtes, peut-être, où l'on ne voit rien d'autre sauf, parfois, un pigeon.