mercredi 13 avril 2011

Des mots à moi.

J'écrivais il n'y a pas longtemps que je ne lisais que rarement en entier le nom des personnages des romans qui m'occupent et que cela me crée parfois des difficultés pour la bonne compréhension du texte. Sortir de sa musique pour entendre celle de l'autre est parfois difficile.

Il en est de même pour certains mots entendus dans la bouche des autres et que, sans jamais les avoir vu écrits, j'ai imaginés à ma façon. Une des toutes premières découvertes que j'ai faites sur un de ces mots tranquillement enregistrés dans mon cerveau avec mes propres ingrédients a été le vrai nom d'une fleur assez courante: le zinnia. Pendant des années, comme l'on parle toujours de cette fleur au pluriel, je me suis imaginé que le singulier en était un "innia". Je trouve d'ailleurs beaucoup plus belle ma façon de voir les choses!

A la radio, on parle chaque année d'une célèbre course à la voile autour du monde, en solitaire, sans escale et sans assistance: le Vendée Globe. Pour moi, ce sera pour toujours, et bien que je sache que j'ai tort, le Vent des Globes, tout de même plus évocateur des rafales, des vagues tourmentées et des embruns sauvages.

Et que dire de la ville de Brie Comte Robert, dans le département de Seine-et-Marne, en Ile de France. Quelle surprise quand j'ai, pour la première fois, vu écrit son nom! Je m'étais inventé une Brie contre Aubert, sans doute lointaine réminiscence d'Auvers-sur-Oise et de Van Gogh! Mais, en cette occurrence, j'ai accepté d'adopter le vrai nom, plus poétique à mon goût.

Des exemples comme ceux-là, j'en ai des centaines et je ne suis pas loin de croire que je me suis au cours des ans forgé un vocabulaire intime, rien qu'à moi destiné, qui correspond mieux à ce que je perçois de la musicalité d'un mot. Tant pis pour l'Académie et les puristes invétérés. Je veux bien faire un effort pour écrire et prononcer correctement tous ces substantifs, mais qu'on me laisse, tout au fond de moi, les imaginer comme bon me semble.

13 commentaires:

Olivier Autissier a dit…

Je suis bien d'accord. Au moins pour le Vent des Globes, dont j'abuse aussi et qui me plaît davantage.

karagar a dit…

Oh, je partage les 2 premiers avec toi, à ces grosse différence près, j'aurais écrit les ignas !

laplume a dit…

Ah que j'aime ça !
Pour moi il y a eu pendant longtemps, "À moi Comte de Meaux !"que mon père nous servait à chaque fois que quelqu'un disait "à moi" et qui n'a repris sa vraie forme que quand je l'ai entendu prononcé par un comédien. Un peu déçue que j'étais...
Et l'adorable "j'ai dessiné des uages dans le ciel" d'une petite fille de ma classe.
Ton Vent des Globes est très beau aussi.

chri a dit…

J'ai longtemps pensé que "la borieu" était une personne infréquentable... Je n'avais pas si tort...

Calyste a dit…

Olivier: j'espère, je suis sûr, que tu l'as ressenti sur la Lagune!

karagar: mais ces mots ne s'écrivent pas, voyons. Tout dans la sonorité! :-)
La Plume: tu me fais penser à un que j'ai oublié. Chaque fois que l'on me dit, en voiture: "c'est vert", je rajoute in petto: Septime! In petto, parce que, si à voix haute, on me demande souvent ce que je veux dire!

Chri: Bien vu! Je n'y avais jamais pensé, mais j'adopte volontiers. Bienvenue ici!

Georges a dit…

moins poétique... Je pensais que les femmes enceintes perdaient... les os! Ce qui était très très inquiétant, mais j'avais 8 ans. On me le pardonnera!

laplume a dit…

Ah ! c'est vert...mais juste. Encore une maxime paternelle qui me mettais dans le plus grand embarras orthographique !
Et"perdre les os", alors ça, c'est génialissime ! Remarquez qu'il y a un fond de vérité, on a souvent des problème de décalcification après !

karagar a dit…

Plum> Quelle déception pour moi quand j'ai vu écrit pour la première fois Vendée-Globe, ça n'est pas si vieux...
Sinon, j'ai connu un femme qui gamine entendait aussi "elle a perdu les os" et du coup ne s'étonnait pas qu'on dît parfois "elle a fait un enfant mou"

Cornus a dit…

Et moi non plus, cela fait peut-être guère plus de 10 ans que je sais comment s'écrit Zinnia (nom de genre), alors même que ma mère en semait tous les ans.
Pour tes autres exemples, je savais.
Quant à Brie-Comte-Robert, je connais d'en avoir entendu parler à plusieurs reprises par S. Colaro dans une émission télévisée où on parodiait le feuilleton Dallas car on avait trouvé là-bas du pétrole.

Christine a dit…

Et ô diable, veau vert! Un effet boeuf, je t'assure. J'ai découvert l'orthographe de cette expression en classe de 4ème et c'est à peine si je croyais le prof!
La figure des mots est une cuisine très personnelle. Ton billet est très juste! Bravo.

Coucou Chri! Contente de te voir ici remonter le cours du Potomac...

Calyste a dit…

A tous: eh bien, je suis ravi de voir autant de réactions à ce billet. Si vous avez d'autres "erreurs" en stock, n'hésitez pas! Je passe un bon moment!

Anna F. a dit…

Puisque tu en veux encore, j'y vais. Lorsque j'étais très petite, je chantais à tue-tête, à l'Ecole du dimanche, "mon coeur très sale dans la graisse". Mon coeur tressaille d'allégresse ... Et puis beaucoup plus tard, mon frères et ses amis, devant le mur des Réformateurs à Genève, me faisait répéter "Effaré, Calvin Bèze Luther". Pourtant il me semblait bien lire : "Farel, Calvin, Bèze, Knox" ... (soupirs).

Calyste a dit…

Anna: je penserai à toi lorsque je repasserai devant le mur. Grâce à toi, je ne vais plus jamais le voir de la même façon et les gens vont bien se demander pourquoi je ris!