mardi 1 septembre 2009

Rentrée

Un orage a éclaté. Peu de pluie mais des grondements sourds. Le meilleur temps pour finir cette journée. Si je n'étais pas fatigué, je partirai dans les rues, en espérant que l'eau soit froide. Si je n'étais pas en ville, je me mettrais nu sous les rafales que j'invoquerais d'une danse ancestrale. La nuit est tombée, très vite. Je suis seul dans mon antre.

J'écoute Milva. Pourrais-je écrire quand elle chante italien? Sa longue chevelure rouge enflamme la pochette. A l'intérieur du livret, une photo de profil, en noir et blanc, la fait vaguement ressembler à Judy Garland. La même bouche, immense, agrandie par le rouge, presque le même nez. J'entends, j'entends: "les mani, le tue mani, dove sono?...". Ou encore "Come fa male adesso, Amore mio comme fa male, Tutto è diverso adesso, com'è diverso adesso". Elle parle de sa mère: Mamma, le titre du morceau.

Dans la troisième chanson, Stranieri, réapparaît, légère, la mélodie grecque d'origine, d'un gros monsieur barbu photographié avec elle, Thanos Mikroutsikos. La quatrième la poursuivra. Il y a des jours où je ne sais plus pourquoi je n'aime pas les femmes.

Milva est une grande chanteuse populaire italienne qu'on aime ou qu'on n'aime pas. Moi, c'est peu dire que je l'aime, comme Mina, comme Ornella Vanoni. Elle a soixante-dix ans cette année. Elle a percé à San Remo, au Festival, en 1961. Ritournelles débordantes d'amour, musiques douces, voix à vous faire pleurer quand elle chante du Brecht: "Anna non piangere! Con le lacrime lavi il viso e spegni il cuore."

Un seul élément à repêcher des riens de la journée: la longue, longue poignée de main échangée avec Nicolas quand nous nous sommes séparés ce matin au lycée, chacun allant vers son collège, vers son année. Bon chemin, Nicolas, bon voyage. Et merci de ton amitié.

7 commentaires:

Olivier Autissier a dit…

Mon Jean-Michel l'adore ! Milva hein, pas Nicolas. Et pis d'abord, il le connaît même pas.

Calyste a dit…

Il a du goût, ton Jean-Michel!

initiales BB a dit…

Oui, et puis, n'oublie pas, cher Calyste, que "chemin" est du genre masculin. Une route : féminin ; un chemin : masculin.

Un crustacé, masculin, une plage ensoleillée, féminin. Le soleil mon grand copain, masculin singulier. Ma chevelure ébouriffée, féminin singulier.

Calyste a dit…

Et ta sœur, elle porte moustaches? -:)Bonne journée, Lancelot.

kranzler a dit…

Ah, en plus elle chante Alexander Platz. Elle est presque d'ici......

zeus_antares a dit…

La pluie d'orage avait cessé lorsque je suis sorti du lycée hier après la rentrée, mais je retiens ton idée de douche à l'eau de pluie. Un bon moyen de prendre froid sans recours au virus de la grippe A!

Calyste a dit…

Un chouïa plus au sud, Kranzler, là où les cigales peuvent l'accompagner.

Uniquement pour le plaisir, Zeus!