jeudi 21 février 2019

Quattrocento

Sous le nom de l'auteur et au-dessus du titre, ces quelques mots : 1417, un grand humaniste florentin découvre un manuscrit perdu qui changera le cours de l'histoire.

J'achète, pensant avoir affaire à un roman historique situé à la Renaissance chez les Médicis. A lire en récréation, donc. Surprise : ce n'est pas du tout ça (et c'est bien mieux que ça), il suffit de lire les premières pages pour s'en convaincre. En fait, Stephen Greenblatt a produit un ouvrage très savant et abondamment documenté sur la découverte dans un monastère allemand d'une copie du De Natura Rerum de l'écrivain latin Lucrèce (théorie des atomes).

Pensez si cela m'a immédiatement intéressé. D'abord, je retrouvais mon cher Lucrèce, un peu oublié depuis la fac mais dont je n'avais pas oublié la fascination qu'il avait provoquée chez moi à l'époque. Et puis le livre a un sujet beaucoup plus vaste que la simple découverte de Poggio Bracciolini. On se promène dans les monastères suisses ou allemands, dans les couloirs de la Curie romaine, dans l'histoire de l'Italie loin d'être unifiée, dans les ateliers de copistes, dans les grands noms de ce quattrocento si riche culturellement.

Et l'on voit passer Épicure bien sûr mais aussi Shakespeare, Thomas More, Francis Bacon, Giordano Bruno, dont la statue orne le Campo dei Fiori à Rome, à l'endroit même où il fut brûlé, Galilée, Copernic, et, cerise sur le gâteau, notre Montaigne national, un autre de mes chouchous. De quoi me donner une forte envie de me replonger dans le bordelais le plus connu (ou qui mérite le plus de l'être).
(Stephen Greenblatt, Quattrocento. Ed. Flammarion. Trad. de Cécile Arnaud.)

5 commentaires:

plumequivole a dit…

Ah tiens, ça me dit bien, rien que du beau monde !. Noté, pour quand j'aurai de nouveau le temps de lire, pas tout de suite donc.

Cornus a dit…

Ah, peut-être bien sympa, ça.
Le Bordelais ? Oui, mais bon, tant qu'on nous force pas à boire la boisson rouge du coin ! :-)

Calyste a dit…

Plume : oui, je pense que ça peut te parler. Comment peux-tu te passer de lire, même surchargée ?

Cornus : il y en a de très bons ! Chauvin, va !

plumequivole a dit…

Calyste > Je ne lis jamais quand j'écris, c'est pour moi incompatible. Je veux rester complètement concentrée sur ce que j'écris. Et en ce moment j'en ai un en route, difficile, plus une grosse traduc' en commande, mes neurones n'en peuvent pas plus :).

Calyste a dit…

Plume : là, je comprends. J'aurais moi aussi la peur d'être influencé.