lundi 3 octobre 2011

Sukkwan Island

Acheté par hasard, ce premier roman de l'américain David Vann, dont j'ai su par la suite qu'il avait connu un immense succès de librairie, m'a un peu laissé sur ma faim. L'idée de départ est sans doute attrayante: un père décide d'emmener son fils vivre sur une île déserte d'Alaska pendant une année afin de mieux connaître cet enfant de treize ans jusque-là élevé par sa mère.

La première partie du roman est axé sur le fils, Roy, qui découvre un père avec qui il arrive finalement peu à accrocher. La deuxième se centre autour du personnage du père, Jim, en proie au regret et à l'autodestruction. Il est difficile d'en dire plus sans dévoiler ce qui fait l'intérêt de l'histoire. Histoire sombre et violente qui fonctionne comme une tragédie antique où les personnages ne peuvent échapper à leur destin.

Mais, dans ce registre-là, j'ai ô combien préféré Des Souris et des Hommes de Steinbeck! Le style de Vann ne me convient pas totalement, sans que je sache expliquer en quoi il me gêne. J'aurais aussi et surtout préféré qu'il mélange moins l'approche béhavioriste des personnages présente à certaines pages avec l'inverse, c'est à dire une analyse psychologique (à mon sens un peu superficielle) des mêmes personnages tout au long d'autres passages. En lisant ce roman, on ne s'ennuie pas mais il sera très vite oublié. A noter qu'il est publié par Gallmeister, une maison d'édition que je prise de plus en plus.
(David Vann, Sukkwan Island. Gallmeister. Trad. de Laura Derajinski)

3 commentaires:

Valérie de Haute Savoie a dit…

Ah parfait c'est exactement cela. Je l'ai lu il y a déjà un moment et comme toi la fin m'a laissé un goût de pas conforme avec le début.

Georges a dit…

J'ai bien aimé pour ma part. Mais je suis d'accord sur la psychologie des personnages, l'approche behavioriste.
Je ne regrette pas de l'avoir lu tout de même.

Calyste a dit…

Valérie: comme le dit Georges, je ne regrette pas, malgré tout, de l'avoir lu.

Georges: j'aurais préféré, justement, qu'il s'en tienne à cette approche behavioriste. Son livre y aurait sans doute gagné en intensité dramatique.