mardi 7 juin 2011

Trop, c'est trop !

C'est parti: les kilos de spécimens scolaires envoyés par les éditeurs pour tenter d'appâter le prof naïf arrivent doucement. Encore des trucs pour lesquels il faudra trouver une place dans la bibliothèque de travail. A moins que... Mais non, je ne pourrai pas.... Une idée m'a traversé l'esprit aujourd'hui: et si je m'en débarrassais dès maintenant? Après tout, comme dit Ferrat, j'attends que l'heure de la retraite sonne. Alors pourquoi garder tout ça? Ces messieurs de Paris croient-ils que les établissements scolaires ont suffisamment d'argent pour changer tous les manuels tous les quatre ans? Autrefois, je les feuilletais attentivement, à la recherche de nouvelles idées pédagogiques. Il y a longtemps que ce virus m'a lâché! Et puis, "nihil novi sub sole": on prend les mêmes, à peu de choses près, et on recommence! Alors à quoi bon?

Tiens, par exemple, j'ai reçu ces derniers jours mon dixième Médecin malgré lui (avec fichier pédagogique, bien sûr), mon vingtième Fourberies de Scapin, mon xième Avare. De quoi me dégoûter à tout jamais de Molière. Quant au Chevalier au lion, j'en possède (possédais, car je m'en suis débarrassé) jusqu'à plus soif. Je crois que mon plus grand plaisir, dans quelques temps, sera de vider tout ça (sans oublier les classeurs de cours qui ne resteront pas un jour de plus).

8 commentaires:

Kynseker a dit…

Un billet qui finit de m'interpeller sur cette saturation, voire détestation, à propos de du métier et du savoir qui ont été les vôtres pendant, je présume, l'essentiel de votre vie.

Faire table rase de ce passé serait-il devenu vital pour appréhender sereinement la retraite ?

Lancelot a dit…

Horrible bouffée d'angoisse en lisant ta note.

Inspirer, expirer, boire un verre d'eau. On passe à autre chose.

Calyste a dit…

Kynseker: pas table rase du passé. Ce métier m'a souvent comblé de bonheur et cela, je ne le jette pas aux orties. Mais, en ce moment, je dois avouer qu'il y a un peu saturation et qu'il me semble avoir largement fait le tour de la question.
Réponse en forme de question: la retraite peut-elle, finalement, s'envisager sereinement?

Lancelot: je te souhaite de ne pas connaître trop tôt cette saturation dont je parle plus haut.
Boire de l'eau? Tu n'en as pas assez vu ces derniers temps?

Cornus a dit…

Sans connaître la chose, je l'imagine bien et je comprends ta sursaturation.

Calyste a dit…

Cornus: je pensais y échapper encore quelques temps. J'espère qu'elle ne me gâchera pas trop mes dernières années d'enseignement.

Samuel a dit…

Vider... J'adore faire du vide chez moi! C'est salvateur, presque! Se débarrasser de ce qui encombre, qui ne sert plus... Cependant, l'idée de tout vider pour partir en retraite me ferait quand même peur! J'imagine cependant que lorsque l'on arrive en fin de carrière, on est peut-être résigné à partir ?

Calyste a dit…

Samuel: comme je suis content de te relire ici! L'arrêt de ton blog depuis déjà longtemps m'a un peu déconcerté car j'aime bien y aller faire un petit tour! J'espère que tu vas bien?
Pour te répondre, je te dirais que pour ma part, ce n'est absolument pas de la résignation. J'espère tourner adroitement cette page. Mais ça, je ne pourrai le dire que lorsque j'y serai.

Samuel a dit…

Je suis de retour sur mon blog, puisque j'ai publié ce jour même une note! Ce n'a pas été un arrêt volontaire. J'ai passé quelques mois éloignés de la blogosphère, occupé par d'autres choses, et ce n'était pas pour moi un arrêt! Juste une pause non décidée! Je n'arrive pas à être complètement assidu, je crois!

Combien de temps te reste-t-il avant de tourner cette page ? Pour un prof de français, n'est-ce d'ailleurs pas un comble ?! ;-)