mardi 7 juin 2011

Silence

Aujourd'hui, il faut bien que je me rende à l'évidence: il y a certains auteurs japonais que je n'aime pas. Je croyais être un fervent lecteur de tout ce qui se publie et s'est publié dans ce pays, mais non. Déjà, le doute s'était installé avec Mishima: malgré plusieurs tentatives (romans lus entièrement), je n'ai jamais vraiment réussi à accrocher avec cet écrivain. Or, je viens de terminer Silence de Shûsaku Endô et il m'a fallu un peu de courage pour parvenir à la dernière page.

Pourtant, cela avait bien commencé: ce missionnaire portugais qui part au pays du soleil levant sur les traces d'un compatriote qui aurait apostasié sa religion, j'en ai suivi avec intérêt le départ du Portugal et les premiers pas en terre inconnue. Toute la première partie est passionnante, tant que dure la vie cachée de cet évangélisateur risquant à tout moment de se faire arrêter suite à l'édit d'expulsion formulé par le shogun en 1614.

Mais , dès que cette arrestation est effective et que commence le long travail de sape des autorités nippones pour que Sébastien Rodrigues renie à son tour sa religion, l'intérêt s'estompe rapidement. D'un roman par lettres, on passe à un récit narratif classique et les événements deviennent alors trop prévisibles, presque inéluctables. Le seul point positif que j'en ai retiré, c'est l'éclairage, nouveau pour moi, de cette période de l'histoire du Japon que je suis loin de connaître.

J'en conclus, peut-être encore une fois trop rapidement, que c'est surtout la littérature contemporaine de ce pays qui me touche, à part toute l'œuvre de Yasunari Kawabata bien entendu.

(Shûsaku Endô, Silence. Ed. Folio n°5140. Trad de l'anglais de Henriette Guex-Rolle)

5 commentaires:

Kab-Aod a dit…

Pour te narguer, je ne ferai que mentionner "Kawabata - Mishima : correspondance", un recueil de leur relation épistolaire qui aura durée plus de vingt ans. Rien de transcendant parmi ces pages aimables et soignées (codification nipponne oblige), mais une lecture qui néanmoins peut devenir absorbante si ces deux auteurs jouissent d'avance d'un certain crédit à l'esprit du lecteur.

Georges a dit…

Je suis toujours impressionnée par les lecteurs courageux qui vont à la dernière page sans en avoir véritablement envie.
J'en suis incapable.

Calyste a dit…

Kab-Aod: je possède cet ouvrage depuis bien longtemps et ne l'ai pas encore lu. Je compte d'ailleurs bien le faire un de ces jours.

Georges: rassure-toi, il m'arrive aussi d'abandonner un roman en cours de route. Inversement, j'ai une fois interrompu ma lecture parce que le livre me plaisait trop et que je ne voulais pas en connaître la fin, y mettre un point final. Il s'agit du "Quatuor d'Alexandrie" de Lawrence Durrell.

Georges a dit…

Il parait que Lawrence Durell est un bon écrivain. Il est décrit comme quelqu'un de sympathique et intéressant dans les journaux d'Anaïs Nin que j'adore. Je comprends cette envie de ne pas vouloir connaître la fin d'un livre mais j'avoue être trop curieuse.

Calyste a dit…

Georges: et moi, je n'ai jamais rien lu d'Anaïs Nin. Tu me la conseilles, alors?