vendredi 17 juin 2011

Invitation à l'accès

On lit un blog pendant longtemps, on l'aime. On y va le soir en se disant: "Tiens, de quoi va-t-il parler aujourd'hui? Sera-ce drôle, nostalgique, plein de bruits et de fureur? Il n'a rien publié aujourd'hui, il le fera demain..." Et puis un jour, sans l'avoir vu venir, on se ramasse une claque virtuelle. Non, le blog n'a pas disparu, l'auteur n'a pas cessé d'écrire. C'est pire. On tombe sur une page blanche avec en gros ces mots en gros caractères que l'on relit plusieurs fois avant d'y croire:

"Seuls les lecteurs invités ont accès à ce blog".

La porte sur le nez, fermée, hermétique! On se sent puni, puis bientôt enragé. Sans doute y a-t-il des moyens d'être invité mais je ne veux pas les connaître. Puisqu'on n'est plus désiré, eh bien tant pis, on passera son chemin! Cela ressemble à une impolitesse, une tromperie, une publicité mensongère. Je ne comprends pas que l'on en arrive là lorsque l'on écrit sur Internet. Je ne me lancerais pas dans le débat de l'exhibitionnisme des blogs: je n'ai jamais ressenti ça ainsi. Jouer sur son écran, c'est en accepter les règles, même si, pour certaines, on les découvre au fur et à mesure des mois qui passent. Alors, Messieurs les censeurs, pourquoi ne pas écrire simplement sur un petit carnet, sur un volumineux cahier, sur tout ce qu'on veut mais pour soi seul, sans faire comme ces gens qui m'horripilent qui lancent un mot censé vous appâter et, lorsqu'on fait mine de s'intéresser à ce qu'ils disent, se rétractent immédiatement avec des mines entendues, non pour ravaler leur imprudence mais pour vous amener à les questionner?

On dit ou l'on ne dit pas. Cela me semble plus sain et lorsque je suis dans une situation semblable, je passe à autre chose, laissant le quidam jouant les intéressants avec son sujet brûlant dans les mains. Et s'il se brûle, je n'en ai rien à foutre! Voilà!

8 commentaires:

Cornus a dit…

Cela ne m'est jamais arrivé sur un blog que je suivais régulièrement. J'avais simplement constaté ça une fois ou deux sur des liens successifs assez éloignés du port d'attache, donc cela ne m'a jamais touché.
En revanche, quand on lit le blog régulièrement et qu'on commente, cela doit être très agaçant et je partage tes propos. A une nuance près toutefois : il se peut que le blogueur se soit trop épanché sur sa vie personnelle ou professionnelle et qu'il ait été découvert, ce qui aurait pu lui nuire. Ou encore qu'il ait fait l'objet d'attaques diverses et variées. Mais il est vrai qu'à ce moment-là, il aurait pu avertir ses lecteurs.

Valérie de Haute Savoie a dit…

J'ai plusieurs blogueurs suivis qui m'ont avertie que leur blog allait être en accès privé, alors j'ai continué à les suivre. Mais lorsque je tombe comme toi sur une porte fermée, je ne cherche pas à l'ouvrir. Tant pis me dis-je avec un pincement au coeur, même si j'étais une fidèle, apparemment je ne faisais pas partie du sérail, et je m'en vais. Tout comme les billets qui ne sont accessibles que par mot de passe, je ne cherche pas à avoir le mot de passe. Si l'on me le communique, curieuse comme je suis, je vais y faire un tour, mais sinon j'oublie très vite, gardant juste la petite cicatrice du "je ne suis pas du sérail" et perds un peu d'intérêt pour le blog.
Je n'ai blindé que mon compte Facebook que je n'ai ouvert que dans le but de pouvoir aller de temps en temps faire un coucou à ma fille, mais qui ne me sert strictement à rien sinon. Par contre, le twitter et le blog resteront toujours libre d'accès.

Nicolas a dit…

Je trouve ça bien d'avoir cette option, pour accès restreint, avec mot de passe divulgué à qui l'on souhaite. J'ai regretté à un moment que la plateforme sur laquelle je bloguais ne le fasse pas. Maintenant, c'est vrai que quand on a l'habitude de lire un blog et que l'accès en est fermé, c'est étrange, mais il y a surement des raisons derrière

Georges a dit…

Je ne savais même pas qu'on pouvait faire ça... limiter l'accès du blog à quelques invités. Je comprends ton ressenti.
Je ne vois pas l'intérêt, à part comme le dis Cornus pour se protéger de malveillance.
Bon dimanche soir Calyste.

Calyste a dit…

Cornus: Le cas dont tu parles, celui d'attaques malsaines, est à mettre à part, bien sûr. D'ailleurs, nous avons connu ça, n'est-ce pas, il n'y a pas longtemps, chez une de nos connaissances. Mais nous avions été avertis car il s'agit d'une personne très respectable!

Valérie: je vois que nous sommes du même avis. personnellement, j'ai carrément fermé mon compte Facebook car je ne m'en servais absolument pas et trouvais ça plutôt con.

Nicolas: mais pourquoi restreindre (sauf pour les cas évoqués plus haut)? Un écrivain choisit-il les lecteurs qui ont la permission d'acheter ses livres en librairie?

Georges: je crois que nous partageons la même volonté de vérité et de liberté. En tout cas, je te "vois" comme ça! Merci à toi et bonne soirée également. Mais écris-nous un petit billet un de ces soirs.

Lancelot a dit…

Je souris en lisant ce billet, car je te reconnais bien là "Ah, ce Calyste, et ses accès de fureur face à une impolitesse supposée..."

Je ne sais pas de qui tu parles, mais mais mais, peut-être y avait-il de très bonnes raisons à faire cela (clôre, sauf aux initiés). Je cherche des excuses, ceci dit je comprends que ça puisse être irritant.

"...sans faire comme ces gens qui m'horripilent qui lancent un mot censé vous appâter et, lorsqu'on fait mine de s'intéresser à ce qu'ils disent, se rétractent immédiatement avec des mines entendues, non pour ravaler leur imprudence mais pour vous amener à les questionner"

C'est un autre cas de figure, et là, je me sens davantage concerné. Il m'est arrivé d'écrire des notes "cryptiques" dans ce genre. Honnêtement, pas pour qu'on me questionne. C'est simplement un truc que je peux avoir envie d'évacuer, sans pour cela tout déballer. Un peu comme de faire une esquisse plus douce pour une image trop dure dans notre tête. Ou fredonner bas un air dont les paroles résonnaient trop douloureusement, avant. Réécrire son passé en en arrondissant les angles, puisqu'on ne peut jamais, ni l'effacer définitivement, ni l'oublier.

Calyste a dit…

Lancelot: ah! oui! l'impolitesse, ça ne passe pas!
Pour les notes cryptiques, je crois qu'on en a tous écrit, un jour ou l'autre, même si je ne suis pas très doué pour la chose.

Unknown a dit…

Pas vrai de lire des choses comme ca !
Je pense que ca fait plus de mal à Pierre de ne pas pouvoir écrire qu'a toi de ne pouvoir le lire !

Il a une vie privée comme tout le monde et si la famille l'empêche de continuer, ou si c'est son ^patron, ou même les flics ... vu ce que certaines personnes osent parfois poster.
Ton coup de gueule il dit moi moi moi moi ! et bien moi je te repond penses un peu à lui, et le jour ou le blog sera a nouveau accessible ... n'oublies pas les excuses !!!

Thi.