lundi 29 novembre 2010

Hésitations

Et voilà qu'on me propose, comme ça, de but en blanc, de travailler à la correction d'un roman: une collègue de travail qui connaît quelqu'un qui connaît truc qui a pensé que machin, etc.

Bref, surprise de ma part. Mais après tout, si c'est bien payé! On me parle d'abord de 200 Euros pour un roman de 210 pages dont il faudrait corriger l'orthographe. Cela ne me semble pas un travail surhumain ni trop chronophage. Je demande tout de même quelques précisions supplémentaires. Et c'est là que je déchante un peu: le forfait est monté à 210 Euros mais comprend, outre l'orthographe, la correction syntaxique et d'éventuelles annotations si nécessaire. Travail autrement conséquent donc. D'autant que l'histoire se déroule au IX° siècle et que je ne suis pas particulièrement un spécialiste de cette époque!

Alors, je suis un peu embêté: je veux bien rendre service mais je ne veux pas me mettre une contrainte trop lourde sur le dos en ce moment ni qu'on me prenne pour le dernier des pigeons. En effet, je ne connais pas du tout les tarifs qui se pratiquent pour ce genre de choses (au noir bien sûr). Si l'un d'entre vous a davantage de lumière là-dessus, qu'il m'en fasse part: il (ou elle) me rendra service.

En même temps, c'est une expérience qui me tenterait assez. J'avais déjà servi de correcteur à la thèse de Pierre (dont je connaissais parfaitement le sujet, y ayant travaillé en parallèle avec lui): travail colossal, vue l'épaisseur de la thèse et des annexes, travail ponctué de grosses prises de bec pour une construction de phrase qui me semblait boiteuse ou un paragraphe aux développements peu clairs, travail qui, une fois terminé, nous manqua presque tant nous avions investi de nous-mêmes là-dedans. Ici, aujourd'hui, l'optique est un peu différente: je ne connais pas la femme qui a écrit ce texte d'une part et, d'autre part, la littérature m'est plus accessible que la sociologie ou les sciences de l'éducation.
Je ne sais que faire. Je pense pourtant que je vais finalement refuser, par fainéantise et parce que mes plaisirs sont désormais ailleurs.

9 commentaires:

christophe a dit…

Je ne veux pas sembler mesquin, mais en tout cas, c'est très mal payé ! Surtout si tu dois proposer des corrections syntaxiques : compte tenu de la susceptibilité des auteurs, mieux vaut une prime de risque !

Calyste a dit…

Il me semblait aussi, Christophe.
Pour la susceptibilité des auteurs, une prime de risque et une cotte de mailles, pour le moins!

KarregWenn a dit…

1ère question, qui paie ? L'auteur ou la maison d'édition, commerciale ou associative ? Car oui, comme dit Christophe, mal payé, mais si la demande vient direct de l'auteur je te vois mal demander plus. De toute façon, ça n'est pas un travail bien payé. De plus, d'après ce que je comprends, tu n'as pas à te soucier de typographie ni de mise en page, toutes choses qui habituellement reviennent à un correcteur professionnel et nécessitent un logiciel approprié.
À titre indicatif moi je suis payée grosso modo 600 euros pour environ 600 pages. C'est à la louche, je compte mes heures de boulot et j'arrondis. Forcément, au black c'est un peu à la gueule du client.
Un dernier point et qui n'est pas de détail, en ce qui concerne la susceptibilité des auteurs (réelle, hélas, surtout chez les pas très doués, évidemment)si la demande vient de l'auteur, quand il y a désaccord sur des corrections ou modifications, c'est lui qui décide ! Et c'est le correcteur de la maison d'édition, s'il y en a un, ou l'éditeur lui-même qui signe le "Bon à tirer". Toi, tu n'apparais pas ! Si c'est une édition à compte d'auteur le BAT est signé par l'auteur, et là non plus tu n'apparais pas. Si tu veux jouer la prudence, demande expressément que ton nom n'apparaisse pas, ou alors seulement en remerciements "pour l'aide apportée" ou une formule de ce genre.
Et pour terminer, mais ça c'est très subjectif, c'est un boulot qui bouffe du temps et qui est en général très chiant et peut provoquer des accès de rage incoercibles chez le malheureux qui s'y colle...sauf si tu tombes sur un chef d'oeuvre !
Bon, je crois que je ne suis pas très encourageante !!!!!

Lancelot a dit…

Je suis totalement profane, mais il m'est venu une autre question en lisant ton post : quels sont les délais que l'on t'accorde, pour la correction, orthographique, syntaxique, plus les annotations ?

Cornus a dit…

Il m'arrive régulièrement de faire des corrections dans le cadre du boulot. Cela n'a rien à voir, mais avec probablement un niveau d'exigence moindre, je trouve que c'est déjà très chronophage. Par conséquent, ce n'est pas trop payé, surtout si tu dois te payer la lecture d'un truc chiant. Sinon, dans le domaine scientifique (revues), les relecteurs sont en général inconnus, mais en plus ils critiquent le travail et donnent parfois un avis négatif pour la publication.

KarregWenn a dit…

Cornus > Correcteur et relecteur (qui existent tous deux dans l'édition généraliste) c'est pas le même métier. Le correcteur s'occupe des coquilles, fautes d'orthographe et de syntaxe, ponctuation, présentation typographique du texte (marges, retraits, veuves et orphelins...) et respect des signes destinés à l'imprimeur. Il doit aussi signaler tout ce qui parait illogique ou susceptible de contresens.
Et je persiste, même pour les correcteurs professionnels et déclarés, ça n'est pas un boulot bien payé.

Calyste a dit…

J'espère que vous avez bien compris que je me fiche totalement d'être "reconnu" et de voir mon nom apparaître! Surtout pas, d'ailleurs! J'aurais bien tenté l'expérience il y a quelques années, mais pour quoi faire aujourd'hui?

Calyste a dit…

Lancelot: le roman doit paraître en juin!

Cornus a dit…

Oui, KarregWenn, je me doutais bien que cela devait se passer ainsi.
Il me semble que pour les articles des revues scientifiques (ou dans des livres), les relecteurs et correcteurs sont confondus, mais il faut savoir qu'un article de 30 pages est déjà un rès gros article. En général, ça fait 6-10 pages. Dans la maquette d'un article de bouquin, ce fut moi qui dut corriger les fautes rajoutées dans les légendes des photos.
Sinon, cela ne m'étonne pas que cela soit mal payé, y compris dans les "grandes" maisons d'édition.