vendredi 26 novembre 2010

Grand roue

Deux forains s'aimaient d'amour tendre. Chaque année, à l'approche des fêtes (entendez celles de Noël, bien sûr, puisqu'à elles seules, elles semblent avoir absorbé le concept même de réjouissances!), Monsieur et Madame installaient leur grande roue sur la grande place dans la grande ville.

Et la rue tournait, emportant ses nacelles haut, très haut, dans la grisaille de décembre, au-dessus de la patinoire installée comme elle pour un temps, au-dessus des façades bourgeoises, voulant rivaliser avec la colline sainte ou le vieux crayon libéral. Parfois même, à l'occasion du 8 décembre, elle nous offrait un bien beau diaporama des richesses des musées français.

Cette année, la roue est arrivée, comme d'habitude, vers la mi novembre. Mais c'était la roue de Monsieur uniquement, une roue masculine donc, car Monsieur et Madame se sont séparés et Madame a sa propre roue, la roue féminine si vous me suivez. Seulement voilà, la municipalité qui, dans un souci d'équité, avait voulu, suite à la brouille, instaurer un tour de rôle chaque année entre les deux roues des deux ex-époux et avait décidé que cette année, ce serait celle de Madame, n'a pas apprécié d'être mise devant le fait accompli.

L'affaire semble traîner en longueur, car la roue de Monsieur n'est toujours pas repartie et celle de Madame ne semble pas arrivée. A moins que je ne me trompe et que la triste carcasse qui se dresse en ce moment sur le côté est de la place ne soit l'embryon de ce que sera celle de Madame une fois complète. Seulement voilà: les fêtes approchent et le 8 décembre est imminent. Je suis sûr que, dans l'intérêt des amoureux et des enfants bien sûr, on ne tardera plus à trouver un compromis. Sinon, qui pourrait chiffrer la perte pécuniaire et pour la ville et pour les forains? Ah! ces histoires de couple!

9 commentaires:

Fabrice a dit…

Le roue de Madame est bien là, fièrement dressée sur la place, avec son dessin moderne, bleue et blanche, violemment éclairée... Exit les nacelles, bonjour les cabines fermées...

christophe a dit…

Et voilà, ce sont encore les (grands) enfants qui vont faire les frais d'un drame conjugal !

KarregWenn a dit…

Très drôle cette histoire. Bon, ils vont pas nous en faire un vélo, avec leurs deux roues !

Fabrice a dit…

42 nacelles sont pendues à la roue... La N°1 est une nacelle appelée VIP avec les vitres très fumées : je me demande ce que l'on peut faire dedans ?

Calyste a dit…

Grâce à toi, Fabrice, j'ai des infos de première main. J'ai bien une petite idée pour la nacelle au verre fumé, mais bon! En tout cas, je sais bien ce que j'y ferais, moi.... Je prendrais des photos, tiens!!!

Christophe, ne t'inquiète pas: d'après mon envoyé spécial sur place, comme tu peux le lire, tout semble arrangé. pour les frais, en revanche, je te tiens au courant, si je les connais un jour...

Un vélo'v avec une cabine en verre fumé. Hmmmmm: tout un programme, Madame K!

Cornus a dit…

Une roue empruntée par Fromfrom et moi fin décembre 2006. Mais j'ignore laquelle il s'agissait. Elle est nettement plus grande que celle de Lille et est vraiment impressionnante une fois au sommet. Et quelle vue de là haut.

Calyste a dit…

En 2006, Monsieur et Madame étaient encore ensemble. La séparation des deux roues date de cette année. Tiens, j'aurais dû intituler mon billet: "La guerre des deux Roues", en clin d'œil à Lancelot!

Lancelot a dit…

Qué clin d'oeil...? Qué deux roues...?? Que viens-je faire là-dedans... ???

La seule chose que cela m'évoque, c'est la Guerre des Deux Roses entre Lancaster et York. Mais j'y sommes pour rien, mon bon Môssieu !Quant au film avec Michael Douglas et Kathleen Turner, je ne sais pas si nous en avions parlé ensemble ? Je l'avais trouvé abominable, à tous points de vue.

Ton histoire me rappelle qu'ils ont fermé, il y a 5 ans, la laverie automatique de mon village, pour une histoire de divorce ! A chaque fois que je dois faire 20 kilomètres pour aller laver nos couettes, je les maudis, ces deux-là que je n'ai jamais connus !!

Calyste a dit…

Ben oui, c'était juste ça, Lancelot: la Guerre des deux Roses. Ça m'avait passionné quand je l'avais étudiée en histoire.