samedi 21 mars 2009

Calme.

Il fait froid. Vent du nord. Une journée magnifique. Du soleil partout. Du bleu qui éblouit. Hier, j'ai sacrifié mon après-midi. Mon démon de liberté, celui que j'écoute bien souvent, celui qui m'est le plus fidèle, me poussait à laisser là cartable et cahiers, courrier et courses à faire, pour partir à l'aventure, plaisir et photos. Je ne l'ai pas fait. Il fallait que je déblaie. Trop de tâches accumulées. Je me réjouis de ma décision. En un après-midi et début de soirée, j'ai tout réglé. Les rédactions attendront. Je suis libre aujourd'hui. J'avais parié sur le beau temps. Pari gagné.

Je sors de la sieste. La course à pied de ce matin m'a fait sombré quelques instants dans les bras de Morphée. Alors qu'à cause du froid, nous avions prévu, S. et moi, un parcours plus court que la semaine dernière, nous l'avons, j'ai l'impression, rallongé. Nous étions tous les deux en forme et avons poussé au retour jusqu'à la hauteur du pont Pasteur. S., malgré le vent, avait mis un short. Un de ses grands shorts de footeux qui masquent la moitié des cuisses. Attentons encore un peu la venue des chaleurs.

J'ai lu plus d'une heure, sans me presser, luxe ultime. Un roman concernant Port-Royal dont je parlerai bientôt. Je côtoyais à mon réveil monsieur Racine et monsieur Pascal, entraînés sur les chemins tortueux de la grâce divine.

Mon temps est libre. Je me le répète. J'en savoure la phrase elle-même. J'ai tout mon temps. Le repas de midi était prêt d'hier soir, celui de ce soir se passera ailleurs, en invitation. L'immeuble est calme, comme désert, la rue s'endort elle aussi. Bonheur d'habiter un quartier qui se vide le week-end.

Les petites jonquilles sauvages offertes par Jean-Claude sont sur mon bureau, et semblent vouloir durer encore, trois bulbes du couloir ont fleuri sans que je m'en préoccupe: jacinthes violettes, fragiles et odorantes. L'orchidée rapportée de mes vacances dans le Gard a huit fleurs blanches égrenées sur sa tige. La plus ancienne sommeille, elle aussi.

Le calme est tel ici que je m'y laisserais bien aller. Ne rien faire du tout, rester allongé avec mon livre, somnoler, rêver, réfléchir. Pourquoi pas? Mais je sais de quelle matière je suis fait. Le soir venu, je serais en manque de mouvement. Le trop plein d'énergie, il faudrait le brider ou risquer de mal dormir. Je ne peux m'arrêter qu'avec mes limites physiques. Et puis le ciel est si beau. Allez, je sors.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

...et revenez-nous avec ce que vous avez vu de beau, de vivant, de triste, de souriant, de désirable que vous nous contez si bien sur le fil du goût de vivre.

Calyste a dit…

Demain, Océania, promis.

Anonyme a dit…

Il me tarde de lire ton opinion sur le Jansénisme !
Coucou Océania !

Anonyme a dit…

Coucou Petrus !
soleil du matin,
légère brume bleue,
super bon de recevoir un coucou !

Calyste a dit…

Je ne pense pas qu'elle changera en lisant ce livre, Petrus. Mais j'en parlerai quand je l'aurai terminé.

J'aime bien les coucous de mes amis chez moi! Ça me fait très plaisir!