mardi 9 juin 2015

Confusions

Longtemps, je suis passé tout près, au bas de la colline, près de Miribel, intrigué par cette statue colossale que je prenais pour celle d'un moine. Longtemps, j'entendis évoquer cet endroit dont le nom : Le Marié, me surprenait. Pourquoi un moine serait-il surnommé ainsi ? Abélard serait-il passé par là ? Je mis des années à me rendre compte de mon erreur, de mes erreurs.


Il s'agit en fait d'une statue de la Vierge à l'enfant, Notre-Dame-du-Sacré-Coeur, située sur un hameau de Miribel, dans l'Ain : le Mas Rillier. J'ai attendu jusqu'à aujourd'hui pour m'y rendre. La construction de cette statue, ainsi que celle du carillon adjacent, fut commencée en 1938 sur les ruines d'un ancien château. Elle fut inaugurée en 1941 (et le Carillon en 1947). Il s'agit de la plus haute statue religieuse de France, devançant avec ses 32,6 mètres, celles du Christ-Roi des Houches (25 m) du même architecte : Louis Mortamet), de la Vierge du Puy-en-Velay (16 m) et de la Vierge surmontant Notre-Dame-de-la-Garde à Marseille (11,2 m). Son poids total est de 1500 tonnes (béton), fondations comprises (440 pour la statue elle-même).





La plus haute mais sans doute pas la plus belle. Son matériau de construction lui donne un aspect mastoc qui, vu de près, n'a rien d'élégant. Et le campanile où se loge le carillon n'est guère mieux, bien qu'inscrit aux Monuments historiques depuis 1993. Ses cloches ont une histoire un peu particulière : installées d'abord à Lille, dans le cadre de l'Exposition du Progrès Social en 1939, elles devaient y rester mais, devant l'avancée allemande, elles furent "rapatriées" en 1940 à la fonderie à Chambéry puis vendues et cachées à Miribel jusqu'à la Libération. Le premier carillonneur à les utiliser fut Maurice Lannoy, alors carillonneur à Douai. Aujourd'hui, ce carillon participe chaque année en juin au festival de Jazz "Swing sous les étoiles" qui se déroule sur l'esplanade.



Tout ces renseignements, je les ai eus sur Wikipédia, car sur place, rien ! Une pancarte indique un office du tourisme, qui, visiblement, n'existe pas ou plus. L'ensemble, quoique entretenu (des jardiniers à l’œuvre aujourd'hui), a l'aspect vieillot de ces anciens lieux fréquentés dont l'heure de gloire est passée (j'avais éprouvé la même sensation en revisitant, il y a quelques années, le Sanctuaire de Valfleury, dans la Loire).

En repartant, arrêt au hameau. Près de l'église, proprette et accueillante, un centre de pèlerinage bien vétuste lui aussi.


 En regardant vers le bas, vue splendide sur le Parc de Miribel, les communes environnantes et, au loin, les tours de la Part-Dieu, à Lyon.

4 commentaires:

karagar a dit…

et ça sonne, à part pour le festival?

Calyste a dit…

Karagar : pas pu avoir l'info.

Cornus a dit…

Je voulais aller à Miribel avec mes parents. Mon père connaît d'y être allé il y a très longtemps. Moi pas du tout. Bon, je ne connaissais pas les dimensions records de la statue, mais cela ne me fait pas rêver. La carillon, je ne le trouve pas spécialement beau non plus, mais il a quelque chose, qui me rappelle le centre du Havre, entre autres.

Calyste a dit…

Cornus : je ne peux pas dire, je n'ai jamais mis les pieds au Havre. Mais si ça ressemble à ça, ça ne me donne pas vraiment envie.