vendredi 13 août 2010

Abbayes, châteaux-forts et système D.

Partir? Ne pas partir? Où aller? A combien? Plutôt avancer dans les travaux? Finalement, c'est vers Haute-Loire et dans le Cantal que nous avons mis le cap, Frédéric et moi. Découverte de nouveaux horizons et retour à des sites qui étaient pour moi de trop anciennes connaissances pour que je n'aie pas envie de les revoir, tel a été le programme de ces deux jours, auquel il faut ajouter tout un aspect convivial et amical qui n'en est pas la moindre part.

Temps menaçant au départ mais qui accepta vite de s'arranger, même si le vent du nord qui soufflait parfois était bien frais. Après avoir roulé un peu et aperçu de la route tous les rochers du Puy-en-Velay et la forteresse de Polignac, j'ai fait découvrir à Frédéric l'abbaye de Lavaudieu et ce qui reste de ce petit village médiéval. Les moutons ont laissé des traces de leur passage dans les rues en pentes qui descendent à la rivière. Un touriste dont la compagne prend une photo de l'église se précipite sur son sac qu'elle a laissé sans surveillance sur un muret. Avons-nous, tous les deux, des têtes aussi patibulaires ou bien est-ce encore un de ces imbéciles qui ne voit en l'autre qu'un prédateur?

Deuxième étape rapide: Domeyrat et son château féodal en voie de restauration. Contre toute attente, Frédéric y trouve des cigarettes. Je regrette, après la description qu'il m'en a fait, de ne pas l'avoir accompagné dans cette boutique d'une autre époque, avec bar adjacent et anciens présentoirs de bonbons. J'aurais même pu tenter d'y faire quelques photos, car ces endroits deviennent bien rares aujourd'hui et les personnes âgées qui les tiennes en passe de devenir immortels!

A la Chaise-Dieu, comme l'heure a tourné, nous décidons de manger avant de visiter l'abbaye où le célèbre festival de musique commence dans quelques jours. Nous ne serons, hélas, plus là pour y assister. Nous choisissons un restaurant le long de l'Abbatiale parce qu'il est peu fréquenté à ce moment-là. Seul un couple d'anglais finit de déjeuner, dont la femme nous renseignera sur la qualité des mets qui y sont servis. Frédéric me fait remarquer alors leur petite fille de trois ou quatre ans: il lui trouve, avec sa frimousse toute ronde et sa fine chevelure rousse flamboyante, une belle allure de bébé Cadum. Il n'a pas tort.

J'avais visité l'abbaye il y a très très longtemps et en gardais de nombreux souvenirs, dont certains totalement erronés. Ainsi, par exemple, la célèbre salle de l'Écho, où l'on peut chuchoter dans un angle, le visage contre le mur et être entendu de l'autre personne placée de la même façon dans l'angle diagonalement opposé, avait acquis dans mes pensées une dimension colossale qu'elle est loin de posséder. Si le bâtiment de l'abbatiale lui-même est en assez bon état, le cloître, en revanche, menace ruine dans certaines de ses parties que l'on s'est enfin décidé à restaurer.

A la fin de la visite, un besoin urgent m'oblige à revenir au restaurant pour profiter de leurs toilettes. Bien sûr, je n'imposerais pas ces détails scabreux si j'avais eu affaire à des toilettes ordinaires. Mais là, je n'en revenais pas. A tel point que j'ai fait une photo pour être bien sûr d'être cru. Lorsque vous tirez vers vous la porte pour entrer dans le petit coin, vous vous rendez compte qu'elle est reliée par un système de poulies et de sandows à la poignée de la chasse d'eau que vous actionnez ainsi à votre insu. Pas bête pour assurer au nouvel arrivant une cuvette toujours vide, mais pour l'esthétisme et le confort, il faudra améliorer!

Lorsque nous quittons ce plateau un peu sinistre de la Haute-Loire, le ciel est toujours aussi changeant et la température variable selon les apparitions (ou non) du soleil. La nouvelle direction prise est celle de Saint-Flour, dans le Cantal. Mais la suite de la relation de ces tribulations sera pour un autre soir (pas demain car nouvelle petite escapade, elle programmée depuis longtemps), la fatigue de la bonne soirée d'hier commençant à se faire un peu trop sentir. Dans les prochains épisodes, vous découvrirez Calystee tentant de faire le plus gracieux démarrage en côte avec la voiture de Frédéric, le même dégustant force fruits de mer bien arrosés et découvrant que, décidément, le monde est bien petit, nos deux lascars à la cueillette des noisettes, au vide-greniers, chez le garagiste, en conversation avec quelques bredins des hameaux des sommets. De quoi vous faire saliver en entendant la suite, non?

8 commentaires:

Cornus a dit…

Je ne vois pas comment tu as réussi à ne pas traverser la Loire, mais bon... Elle devait en effet s'être entièrement écoulée dans l'Atlantique.

La Chaise-Dieu. A part la salle de l'écho, je trouve ça chouette et les tapisseries du choeur sont absolument extraordinaires et ont gardé toutes leurs couleurs (si tel n'était pas le cas, cela ne m'intéresserait pas).

karagar a dit…

En tout cas, ces ciels changeant garantissent de belles photos bien contrastées et ça se voit.

Calyste a dit…

Et puis, Cornus, c'est l'Abbatiale de mon saint patron!

Mais question températures, c'était parfois un peu juste, Karagar. C'est d'ailleurs assez fréquent dans ces contrées et ça leur donne un côté résolument sauvage que j'aime bien.

Lancelot a dit…

Ah, le coup du système à poulie pour actionner la chasse, c'est effectivement un grand moment... Mais bon... Je trouve incroyable quil faille en venir à ce style de trucs pour garger une cuvette de WC propre dans les lieux publics... C'est tellement fatiguant de tirer la chasse en sortant... tout comme de ne pas jeter son mégot de cigarette par la fenêtre de la voiture, ou de ne pas laisser trainer ses canettes vides au bord de la route... fatiguant, fatiguant, tout ça...

J'ai une folle envie de refaire mon cuistre qui "traque" tes fautes de frappe. Euh. Dans ta dernière phrase, y a unepetite incohérence, non ? Signé : l'affreux Maître Capelovici

Lancelot a dit…

Et je t'interdis de me dire que moi aussi je fais des fautes de frappe. Dans mon commentaire, "garGer" à la place de "garDer" c'était juste pour voir si tu étais vigilant aussi.

Na.

Calyste a dit…

Celle-ci, je ne l'avais pas vue, Lancelot mais dans mon billet sur la vallée, il y a dans un commentaire un "quelues" qui me pose problème!!! Peut-être le "q" a-t-il pris des ailes?
J'ai beau relire ma dernière phrase, je ne vois pas l'incohérence, à part que, dans le billet suivant, je n'ai pas vraiment parlé de ce que j'annonçais à la fin de celui-ci. Mais le thème de l'enfance m'a paru le plus important à relater de ce voyage.
Et tu sais que j'adorais Maître Capelo!

Lancelot a dit…

Moi j'aurais écrit : "...vous faire saliver en ATTendant la suite". Puisqu'on salive dans l'expectative, et non pas sur le coup, en ENTendant... Au moment où l'on entend, on ne salive plus, on déguste. Non ? D'autant, qu'ici, on ne t'entend pas, on te lit.

Enfin, moi, je dis ça, je dis rien... Honnêtement, c'est pas du snobisme de ma part, mais je les trouve rigolotes, ces petites fautes et étourderies de frappe (les tiennes, les miennes, celles des autres...) parce qu'on peut s'amuser avec ça (quelquefois) à jouer les psys à deux balles : "Qu'a-t-il laissé transparaître de ses obsessions internes lorsque son doigt a glissé....?" Loin de moi l'idée de "traquer" le bon et le mauvais français.

Mais, je sais que tu le sais. :)

Calyste a dit…

Eh bien, tu vois, je dois être aux portes du gâtisme, car, même en ayant relu plusieurs fois, je n'ai rien vu!
Bien sûr que je le sais et ne t'en veux nullement, au contraire.
Pour que ton commentaire garde son sens, je ne corrigerai pas.