samedi 31 octobre 2009

Comment dire?

Comment dire à quelqu'un qu'il vous a touché, profondément par ses mots, par les clins d'œil délicats, les situations évoquées dans son écrit, par tout ce qu'il a compris sans qu'il soit besoin du langage. Comment le dire sans paraître mièvre ou sentimental?

Comment dire à quelqu'un qu'il vous a touché par le plaisir évident qu'il avait à manger votre premier gratin de pommes de terre et votre premier rôti de porc, parce qu'on a trouvé ce repas excellent et que vous aviez peur de ne pas être à la hauteur? Comment le dire sans paraître prétentieux ou quémandeur de compliments?

Comment dire qu'un coup de téléphone juste pour un salut, un bonsoir plein de sourire, une main agitée depuis la rue, quelques mots vrais que rythme le souffle dans l'effort, vous émeuvent par le goût unique qu'ont les choses simples?

Comment dire merci pour une invitation au voyage, au restaurant, sur les tombes de gens inconnus mais qui comptent pour les autres, pour l'acceptation d'une famille face à un étranger, pour la gentillesse d'une nièce? Comment le dire simplement, sans cérémonie parce qu'on veut que les autres le sachent?

Qu'il est donc difficile de dire que l'on est bien! Comme les mots viennent plus facilement pour parler du malheur ou de la peine! Je me retrouve seul ce soir dans mon appartement, à mon bureau, face à l'écran éclairé, avec, dans le coin de l'œil gauche, une photo encadrée de quelqu'un qui me sourit, dont le sourire ne me quitte plus depuis quatre ans. Je suis bien. Les jours passés, aujourd'hui encore, ont été riches de rencontres, d'échanges, d'enrichissement d'amitiés établies. J'étais bien. Je tenais à le dire, à tous et à moi-même. La vie, c'est beau.

7 commentaires:

Océania a dit…

Cette chanson douce devrait se lire dans toutes les salles d'attente de certains psychothérapeutes alambiqués.

Les mots pour le dire...
Dire quoi ?
L'amour.

Merci la vie !
Merci Calyste !

Nicolas Bleusher a dit…

Je ne suis, moi, sensible qu'à l'émotion. On peut être triste ou heureux et ne pas savoir faire passer l'émotion. Ne sois pas inquiet : tu seras entendu...

Andesmas a dit…

Comment dire ?
Je crois que tu viens de le faire, non?

karagar a dit…

J'ai suivi un peu l'histoire d'un blog à l'autre. Je voulais juste dire que ce post est en lui même réponse à la question qui l'introduit. J'aime la remarque concernant la plus grande facilité à parler du malheur.

Calyste a dit…

Merci à tous les quatre et bienvenue aux nouveaux commentateurs, Andesmas l'ex-stéphanois, et karagar, le breton.

Lancelot a dit…

Je rejoins tout à fait Nicolas dans son commentaire. Ce qui compte pour qu'une note "touche" je crois que c'est surtout l'émotion que l'on ressentait en l'écrivant, directement proportionnelle à celle qu'on a su faire passer. Evidemment l'émotion peut être davantage... palpable, disons, lorsqu'on parle du malheur ou de la peine, comme tu le fais remarquer. Si on est content, on risque sans cesse de trébucher dans la puérilité ou l'excès, ou les deux à la fois. Mais le soufflé peut 'rater', très souvent, aussi, lorsqu'il se noie dans les larmes du pathos. L'équilibre est très difficile à atteindre ! Dur, dur, le métier de blogueur....

(En ce qui te concerne, je ne pense pas que tu aies de souci à te faire : c'est pas demain que la blogosphère te mettra au chômage... On organiserait plutôt ta séquestration dans les locaux pour que tu y restes !)

Calyste a dit…

N'aie aucune crainte, Lancelot: je n'ai pas du tout l'intention de m'enfuir!