dimanche 28 juin 2009

In humo

(Samedi)

La terre est argileuse, saignée à l'aval des vignes, dans le pays de pentes. Au fond du trou, le coffre de bois clair qui la cache, déjà souillé des graviers arrachés par les cordes. Tout est dit quand nous arrivons. Il ne reste qu'un dernier adieu - pour moi rien: elle n'est pas là - et le petit chaton blond, comme le bois du coffre, qui s'est égaré, à peine en vie, au pays des tombeaux.


Les hommes sont dignes, les femmes ont vieilli. Ils ont parlé le matin, dans la chapelle illuminée où je venais d'apporter les fleurs. Témoignages courts ou longs, émouvant l'un, cérémonieux l'autre. Chacun un bout de son être. Nul ne l'a dite en entier. Je ne cachais pas mes pleurs. Christophe a pris ma main dans la sienne. Je l'ai embrassée, cette main qui s'est déjà tendue pour moi il y a quatre ans. Contact du frère profond, plus fort que le plaisir.

Apaisement de la communion. La messe est dite. Il faudra vivre sans elle, sans lui et lui et d'autres. Elle dort dans mon pays, côté soleil.

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