jeudi 25 juin 2009

Conclusion

Tout à l'heure, il y aura les discours, quelques ronds de jambe, la grand messe conviviale des six établissements réunis autour d'un buffet, les retrouvailles de collègues que l'on voit rarement, parce qu'ils travaillent ailleurs ou parce qu'ils sont en retraite, célébration de la fin d'année scolaire où je connais de moins en moins de monde et où maintenant certains ne me connaissent pas.

Il y a quatre ans, presque jour pour jour, j'étais dans la chambre de Pierre, vivant avec lui les derniers instants en commun. Cette année, c'est Kicou qui est partie. J'ai eu la chance d'échanger une dernière fois avec elle lundi, des paroles en forme d'au revoir, en rien morbides et pourtant définitives. Je n'avais pas eu ce cadeau avec Pierre dont l'esprit ne répondait plus.

Je vais sans doute être assailli de remarques, de questions, de regrets, de condoléances. J'espère que je n'aurai pas à raconter interminablement ce que je sais, que chacun saura se tenir. Les proches,, les amis, j'en suis sûr: ce fut déjà le cas ce matin. Mais les autres. Il y a des lourds aussi chez les enseignants.

Ce matin, une collègue m'a pris le bras, dans un recoin du couloir où nous étions seuls et m'a dit: "Garde le meilleur.". Je crois que maintenant je saurai. J'ai dit que Kicou, qui était croyante, n'avait plus peur maintenant. Pourquoi serais-je effondré? Elle va me manquer,terriblement, comme Amédé me manque toujours. Je n'ai plus ces deux bâtons qui m'ont aidé à tenir debout, avec qui j'ai tant partagé. Mais il est temps que j'aille seul, au milieu des autres, qui peut-être ont eux aussi besoin de moi. Est-ce une évidence de la foi retrouvée? Je n'en sais rien.

Allez, un peu de parfum et les mains dans les poches (où il y aura mon appareil photos)!

3 commentaires:

Kab-Aod a dit…

"J'ai dit que Kicou, qui était croyante, n'avait plus peur maintenant", écris-tu.
Hier j'ai failli te laisser un commentaire du genre "Maintenant elle sait" ou bien "Maintenant elle connait une grande paix". Mais j'avais peur que le point de vue de ma foi n'agace ton chagrin.
Personnellement, je crois qu'il a fallu être une sacrée pourriture durant sa vie pour la quitter sans un tremplin d'amour divin.

Petrus a dit…

"seul", non, tu ne l'es pas !

Calyste a dit…

Le point de vue de la foi d'un être ne m'agace jamais, Kab-Aod, et bien souvent il m'aide dans ma propre recherche. Ne te bride pas ici. Je suis souvent proche de ce que tu dis.

Nous sommes tous seuls. Si, Petrus, mais ce n'est pas triste, si l'on accompagne la solitude des autres.