lundi 15 octobre 2007

Abécédaire (J)

Janséniste: je tiens ce côté de la famille de ma mère. Dans celle de mon père, on était plutôt épicurien. La cohabitation chez moi des deux tendances a parfois du mal à se faire.
Jardin: ma passion, avec l'enseignement , la littérature et la musique (auxquels il faut bien rajouter maintenant la course à pied.). Je crois savoir où elle est née.
Un oncle de mon grand-père paternel (à côté de ça, je n'ai connu ni grand-père, ni père!) vivait avec sa femme dans une petite villa au bord de la Loire à Andrézieux, près de St Etienne. Nous leur rendions parfois visite avec ma grand-mère.
Je me souviens de deux vieillards très doux à embrasser, vêtus dans mon souvenir d'un grand tablier de toile bleue et d'un chapeau de paille de jardinier à large bord. J'ai oublié leurs prénoms mais ils sont très anciens et très beaux.
La porte d'entrée était masquée par un rideau de petits cylindres de bois qui descendait presque jusqu'au sol et qui permettait de conserver à l'intérieur une certaine pénombre et une certaine fraîcheur. Du jardin, je ne conserve qu'une sensation: celle d'un immense bien-être, qu'une image: l'arbre à perruches.
Je ne connais pas le véritable nom de cet arbuste. Je l'appelle comme ça, parce qu'il produisait des sortes de poches d'un vert très tendre rattachées à la branche par une petite tige en retour et que, lorsqu'on cueillait ces poches et qu'on les accrochait au rebord d'un verre par leur tige, cela ressemblait tout à fait à des perruches venues boire toutes ensemble à ce verre.
Au bout de quelques jours, les poches s'ouvraient et laissaient apercevoir leur intérieur tapissé d'une sorte de coton laiteux.
Je n'ai jamais revu nulle part cet arbuste. Pourtant je suis sûr de ne pas avoir inventé ce souvenir.
Jean-Baptiste (Saint): au cours de mon séjour en Ombrie en 1981( j'en parlerai sans doute à la lettre O), j'avais fait la connaissance d'une yougoslave, une croate prénommée Dubravka, avec qui je me sentais beaucoup d'affinités culturelles et intellectuelles.
Un jour, au tout début de notre relation d'amitié, elle est arrivée à l'université avec une reproduction d'un polyptyque de primitif italien représentant de nombreux saints.
- Tiens, regarde. m'a-t-elle dit en me montrant un saint Jean-Baptiste plutôt décharné. C'est toi, là!
J'ai voulu en rire, protesté, mais elle n'avait pas tout à fait tort: j'étais assez maigre à l'époque et, en ce qui concerne le visage, j'aurais pu avoir posé pour ce Baptiste-là. Et, vanitas vanitatum, je n'en fus pas peu fier!

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