lundi 2 décembre 2024

Sonnet de Décembre

 L’hiver est là. L’oiseau meurt de faim ; l’homme gèle.

Passe pour l’homme encor ; mais l’oiseau, c’est pitié !

Dans un bouquin rongé des rats plus qu’à moitié

J’ai lu qu’il paie aussi la faute originelle.


La bise a mangé l’air, durci le sol, lié

Les ruisseaux. — Temps propice aux heureux ! La flanelle

Les couvre ; au coin du feu le festin les appelle.

Mais les autres ?… Sans doute ils auront mal prié !


Le soleil disparaît sous la brume glacée ;

C’est l’acteur des beaux jours qui, la toile baissée,

Prépare sa rentrée au prochain renouveau ;


Et, tandis qu’on grelotte, il vient, par intervalle,

Regarder plaisamment, l’œil au trou du rideau,

La grimace que fait son public dans la salle.

Joséphin Soulary

3 commentaires:

Cornus a dit…

Joli.

Cornus a dit…

Et inconnu de moi encore.

Calyste a dit…

C'est le premier texte de lui que je découvre. Mais je connais bien sa rue.