vendredi 20 décembre 2024

Correspondances

Une photo, très belle,  postée sur le blog Over Somewhere Else m'a fait penser à ce poème de Baudelaire : 

Harmonie du soir

Voici venir les temps où vibrant sur sa tige

Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ;

Les sons et les parfums tournent dans l'air du soir ;

Valse mélancolique et langoureux vertige !


Chaque fleur s'évapore ainsi qu'un encensoir ;

Le violon frémit comme un cœur qu'on afflige ;

Valse mélancolique et langoureux vertige !

Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir.


Le violon frémit comme un coeur qu'on afflige,

Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir !

Le ciel est triste et beau comme un grand reposoir ;

Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige.


Un coeur tendre, qui hait le néant vaste et noir,

Du passé lumineux recueille tout vestige !

Le soleil s'est noyé dans son sang qui se fige ...

Ton souvenir en moi luit comme un ostensoir !

                  

 Charles Baudelaire, Les fleurs du mal

1 commentaire:

Cornus a dit…

Une construction habile que l'on retrouve rarement.