Notre Lorette à nous

Avec Yvon, mon copain d'enfance, mon autre frère, noud étions au même lycée à Saint-Etienne. Nous prenions un car à cinq heures et demie pour rentrer au village. Nous avions dons du temps devant nous lorsque les cours se terminaient à quatre heures. Et, pour avoir les mains libres, nous laissions nos cartables au Café des Voyageurs, en face de la Grand Poste, là d'où le car démarrait. Ensuite ...

Ensuite, les premières années, nous allions au Syndicat d'Initiative (toujours sur la même place) et, ayant pris des documents, nous jouions aux profs. Déjà ! Nous raturions les prospectus et nous faisions semblant de corriger des fautes imaginaires. Si j'avais su alors combien de copies je corrigerais dans ma vie ...

Ensuite, nous découvrîmes un autre café, tout près, dans une petite rue. C'était là, pour nous, Chez Lorette. Nous devions avoir quatorze ans et, à cette époque-là, Delpech faisait un tabac avec sa chanson. Il y avait, dans un coin, un flipper et c'est là que nous passions notre temps d'attente et nos quelques pièces de monnaie. 

Ensuite, le désir me prit de rencontrer des "marginaux" comme moi et Yvon, les prospectus, le bar et le flipper furent oubliés. J'avais découvert mieux : le plaisir dans le sexe ... Aujourd'hui, Yvon est mort, je ne corrige plus de copies, je ne joue plus au flipper et, pour le reste, je vous laisse penser ce que vous voulez .... Mais je garde toujours le souvenir de ce petit café au coin de la petite rue.