mardi 3 décembre 2024

J'aurais dû y penser !

L'usage des pigeons messagers se perd dans la nuit des temps. Sans parler de l’arche de Noé et de la colombe au rameau béni, nous rappellerons l’histoire de la première croisade, pendant laquelle le sultan de Damas envoya aux assiégés de la ville de Tyr un pigeon annonçant à ceux-ci qu’une armée allait arriver à leur secours. Ce pigeon tomba entre les mains des croisés, qui enlevèrent le message léger attaché à la patte de l’oiseau, et le remplacèrent par un billet où ils faisaient dire au sultan de Damas que, vaincu et terrassé, il lui était impossible de venir délivrer la ville assiégée.

Cette fraude a été imitée par les Prussiens avec les pigeons du ballon le Daguerre, fait prisonnier pendant le siège de Paris. Mais les soldats de Bismarck ne furent pas aussi habiles que les croisés, qui avaient su imiter l’écriture et le style des Sarrasins. Les pigeons du Daguerre apportèrent à Paris une lettre écrite en un français ridicule ; cette épître avait, en outre, le malheur d’être signée du nom d’un personnage politique qui était à Paris auprès du gouvernement de la défense nationale. 

En 1849, les Vénitiens assiégés se servirent avec succès des pigeons pour donner de leurs nouvelles en Italie ; plus anciennement, en 1574, les messagers ailés avaient été utilement employés par les habitants de la ville de Leyde, investis par l’armée espagnole ; mais jamais, dans aucun temps, ils ne jouèrent un rôle aussi considérable que pendant le siège de Paris.

(Texte extrait de : La France pittoresque)

1 commentaire:

Cornus a dit…

Cela a abondamment servi pendant les deux guerres mondiales et dans la Résistance...