A partir de chaque assemblée suivante, je dus fournir un rapport moral portant sur les activités de l'année et les demandes d'intronisations de nouveaux membres, et ce monté sur mon trône (un tonneau) et coiffé du chapeau fétiche de la Confrérie : le chapeau-chou.
J'ai retrouvé le texte de mon premier rapport moral, en date du 21 juin 1997, qui vous fera sentir combien notre confrérie était sérieuse ...
Membres de la Confrérie, bien chers confrères, bien chères consœurs, fausses vierges, vraies nymphomanes, satyres en herbe, machos épanouis (c'est-à-dire seuls réalistes), minettes appétissantes, maris lubriques, ex travailleurs, futurs retraités, adeptes de la CPA (chair pleinement épanouie), virili pectore, callipyges, incandescents, incandescentes, votre Président vous parle.
Aujourd'hui, samedi 08 mars1997, c'est la journée de l'égalité de la femme. Pourquoi cette journée ? La Fête des Mères, on peut comprendre, pour celles à qui l'on a toujours dit : "faites des enfants". La fête des grands-mères, ça va de soi : demandez à M. Noir et à A. C*ar*i*g*n*o*n ce qu'ils en pensent. Mais pourquoi Fête de l'égalité de la femme ? Etait-il nécessaire de préciser que les femmes sont égales ? Rappelez-vous la blague : quelle est la différence entre un canard ? Bien sûr, les femmes sont égales, entre elles !
Aussi ne parlerai-je pas des femmes, sauf peut-être d'une, digne représentante de ce sexe qui toujours se plaindra de n'en justement pas avoir (ou alors, pour me détromper, il faudrait arriver avec de très bons arguments bien en main !), d'une femme qui profita de l'absence de votre président, mes adeptes adorés, parti à Rome préparer Pâques, pour passer ses vacances avec un éphèbe à peine pubère, sous prétexte de préparer cette soirée. Lâcher un quadragénaire dans le plein épanouissement de son charme latin, charme d'ailleurs rehaussé par un début de tempes grisonnantes, pour s'acoquiner avec un garçon à peine sorti de l'enfance et qui, circonstance aggravante, appartient à l'ennemi héréditaire : sa soi-disant gracieuse Majesté de la perfide Albion ! Que pensez-vous qu'ils firent ? Des chapeaux verts et rouges ? Il paraît ! Mais alors pourquoi, oui pourquoi, ont-ils éprouvé le besoin de s'adonner à leurs ébats sous le regard complice de cet animal diabolique qu'a toujours été le chat et qui, autre circonstance aggravante, appartient à cette race chez qui l'on va toujours se faire voir : les Grecs ! Ulysse, mes chers adeptes, tel est le nom de ce chat ! Aussi, j'accuse cette femme d'avoir confondu Pénélope et Phèdre, ce garçon et Hippolyte. Mais trêve d'érudition car, outre le fait que je vois déjà des bâillements s'esquisser sur la bouche de certains d'entre vous, je suis avant tout tenu de faire un rapport moral. Ainsi je vous demande de manifester fortement votre désapprobation envers les agissements de cette Messaline ignatienne et de la destituer de sa charge de Secrétaire Perpétuelle de notre Confrérie.
Quant à la Trésorière, est-elle indemne de toute critique ? Écoutez et jugez-en ! Cachant sa lubricité derrière des plans d'accès à son domicile plus mathématiquement géométriques que réellement efficaces, où nous reçoit-elle ? Expliquez-moi pourquoi cette femme seule possède-t-elle autant de matelas dont certains portent encore la trace des vilénies qui s'y commettent à longueur de semaine ! Expliquez-moi pourquoi cette femme, à l'air au demeurant si cartésien, accumule-t-elle les absences à son travail sous prétexte de maux de dos ? Maux de dos ? Avec tous ces matelas ? Mais comment s'y allonge-t-elle ? Autrefois, près de cette maison, des grenouilles égayaient les nuits de leurs doux chants d'amour, un rossignol lançait ses trilles sur les arbres du jardin. Aujourd'hui, plus rien : tous ont fui, terrorisés par les cris et les râles effrayants qui s'échappent de ce repaire du rut et du stupre ! Aussi, mes adeptes chéris, je vous demande de condamner fermement cette femme, cette Agrippine Jéjouistique, cette Poppée des Monts du Lyonnais, et de la destituer de sa charge de Trésorière de notre Confrérie.
Mais alors, me direz-vous, à qui peut-on faire confiance ? A qui pouvez-vous confier vos directions de conscience, sans peur que vos secrets soient immédiatement révélés à la face du monde ? Quel est celui qui prêtera toujours une oreille attentive à vos peines de cœur, qui tendra toujours une main secourable à vos démangeaisons libidineuses, à vos désirs indicibles, à ce qui vous grattouille, à ce qui vous chatouille, bref, à vos vies intimes, mes enfants, mes petits, mes adeptes tant aimés ? Un seul être est capable de porter tout cela dans son cœur : votre Gourou et Président, moi-même, auto intronisé Biquet Ier, pour qui je vous demande les pleins pouvoirs, car vous savez bien qu'il n'en abusera pas. Je vous promets de veiller sur vous, dans l'ordre et la morale enfin retrouvés au sein de cette Confrérie qui débuta sous de si bons augures mais que la duplicité infernale de deux femmes contribua bien vite à rendre plus glauque encore que le ministère de la justice belge. D'ailleurs Biquet n'est-il pas un titre aussi exaltant que celui qui le porte :
B comme beau comme un astre
I comme intelligent au-delà de la moyenne
Q oui, mais sans arrière-pensée
U comme universellement adulé
E comme extrêmement glamour
T comme terriblement sexy
Alors, plus d'hésitations : VIVE LE PRÉSIDENT, et tous à vos portefeuilles, car il faut bien que votre président vive !
(Tous les détails "à charge" sont tirés de réalités, évidemment totalement détournées de leur sens. Aujourd'hui, les allusions aux deux édiles lyonnais et grenoblois et au ministère de la justice belge m'échappent complétement.)
7 commentaires:
Ah que tu m'as fait rire ! Ça m'a rappelé qu'à une certaine époque avec quelques farceurs de ma connaissance nous avions formé un gouvernement alternatif, dont j'étais la Ministre des Plâtres et Carrelages ? je me demande bien pourquoi on m'avait collé à ce poste.
Prometteuse ou visionnaire jeunesse.
Eh bien dis donc, vous ne vous ennuyez pas ! C'est chouette. Je pense qu'avec toutes les références afférentes, cela devait être encore plus croustillant.
Comme tu es sexuel, Calyste. On n'a pas dû s'ennuyer.
Cordialement.
Plume : à la campagne, en Haute-Savoie, nous avions fondé avec les voisins une République autonome et j'étais ministre de la culture. C'est le Président lui-même qui nous montait une salle de bain dans l'ancienne écurie !
Saint-Marc : une jeunesse quadragénaire bien entamée pour moi ....
Cornus : non, tu peux le dire ! Ça se poursuivait très souvent jusqu'à l'aube !
Pippo : je n'y suis pour rien, c'est mon signe zodiacal (scorpion) qui veut ça, paraît-il ...
Calyste> Ton scorpion a bon dos, je t'assure ! :-)
Cornus : cafteur !
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