samedi 29 mars 2014

Vrai ou faux ! les réponses (7, 6, 5, 4)

7 : Oui, j'ai serré la main à Nathalie Baye, au TNP, à Villeurbanne. Elle était venue assister à la représentation d'Andromaque, de Racine, mise en scène par Roger Planchon, avec Miou Miou dans le rôle titre (jouaient aussi Richard Berry et Jean Reno). Rien d'inoubliable, tant la voix de la demoiselle des Valseuses était inaudible. A l'entracte, l'amie avec qui j'étais venu me présenta Nathalie Bayle, qu'elle connaissait un peu puisque son fils était celui qui tournait les clips de Johnny Hallyday à l'époque, et qu'à la même époque, Johnny était avec..... Nathalie Bayle. C'était en 1989. J'ai rarement vu une femme aussi belle et gracieuse qu'elle.

6 : Oui, j'ai touché les genoux de Samy Frey, au TNP toujours, mais dans la petite salle. Il y jouait Pour un oui, pour un non, de Nathalie Sarraute, en compagnie de Jean-François Balmer, dans les années 80. J'étais assis au premier rang, tout contre la scène. A un moment, l'acteur est descendu des planches et s'est assis dans la travée, juste devant moi. L’exiguïté de l'espace a fait que nos genoux ne pouvaient que se frôler. A aucun moment, je ne m'en suis plaint !

5 : J'avais rédigé mon mémoire de maîtrise sur l’œuvre de Julien Green, en étant d'abord très critique puis de plus en plus charmé au fur et à mesure de la lecture. Un prêtre, ami de Pierre, connaissait l'écrivain et nous arrangea un rendez-vous avec lui à Paris, rue de Varenne ou rue Vaneau, je ne me souviens plus. C'était le soir, entre chien et loup, heure que Green appréciait entre toutes. Il vint nous ouvrir lui-même. Je me souviens encore de l'instant où je vis apparaître ce vieil homme au physique et à la voix d'une douceur extrême. Il nous garda longtemps mais ne parla jamais d'autre chose que de religion, alors que je voulais l'entraîner sur des chemins plus tortueux. La pénombre s'était installée et l'on se sentait bien avec lui, dans une sorte de nid sécurisant. J'ai appris plus tard qu'il nous avait mentionnés, Pierre et moi, dans un des derniers tomes de son journal, nous décrivant comme deux enfants perdus dans une épaisse forêt.

4 : Le soir même, je rencontrais Yves Navarre. On ne peut rêver contraste plus saisissant entre deux écrivains homosexuels. Ne serait-ce que par le lieu des rencontres : un immeuble cossu du  7° arron- dissement pour Green, une boîte de nuit très délurée, le Bronx, dans le quartier de l'Opéra, pour Navarre. Quand Navarre est entré, il se fit comme une rumeur, une agitation fébrile : Navarre est là, Navarre est là ! Il faut dire qu'il était très à la mode à l'époque et que l'on se l'arrachait. C'est moi qu'il choisit au milieu de tous ces mâles excités  mais, comme l'endroit n'était pas très intime (ou alors pas dans le sens que je prête à ce mot ici), il me fit signe de le suivre. Quelques pas devant moi, il entra dans la boîte voisine, le Sept, beaucoup plus raffinée et sélecte. Je m'apprêtais à y pénétrer à mon tour lorsque je me rendis compte que je n'avais plus sur moi de quoi payer l'entrée. J'attendis un long moment sur le trottoir, espérant qu'il allait revenir, mais je ne le revis jamais. Qu'aurait bien pu donner cette rencontre, de toute façon ?

Voilà. Tout est vrai dans ce que j'ai écrit. Mais bien loin de moi aujourd'hui.

2 commentaires:

Cornus a dit…

Pourquoi Nathalie BayLe ? C'est son vrai nom ? Elle est bien, mais comment a-t-elle pu être avec le détestable Johnny ?

Calyste a dit…

Cornus : faute de frappe. Merci de me l'avoir signalée.