mercredi 22 juillet 2009

Alea

Passer sa journée chez soi en se demandant s'il va se décider à pleuvoir ou pas, en profiter pour ranger son bureau en se disant que, ce soir, il y a le spectacle à la Tête d'Or, en plus avec des retrouvailles annoncées d'anciens amis pas vus depuis longtemps, supporter vaillamment (c'est à dire ne presque plus supporter) les caprices d'une mère malade en pensant que, bientôt, à nous l'herbe tendre, la musique des Jardins de Courtoisie et le Roman de la Rose, se presser d'arriver bien à l'heure, un peu inquiet cependant suite à une annonce aux infos régionales, et trouver les portes du Parc...... fermées! En cause: le grand vent d'aujourd'hui, mesures de sécurité.

Moi, j'aime les tempêtes, les éléments en colère, les bourrasques déchaînées, les nuages, les éclairs, le tonnerre, la pluie violente. Je ne suis pas stupide au point de mettre ma vie en danger par bêtise: je sais que la nature est plus forte que moi, mais j'aime quand elle me maltraite un peu. Tiens, j'ai trouvé: je suis un écolomaso! Alors j'ai du mal, chaque fois, à supporter sans grincer des dents, voire jurer très fort, que l'on m'interdise de prendre mon plaisir sous prétexte que d'autres, plus inconscients, risqueraient de ne pas sentir le danger qu'ils affrontent. Bien sûr, la ville se couvre ainsi d'éventuels accidents: mais si cela m'arrivait, que l'on se rassure, je ne ferais pas de procès à la municipalité: j'assume mes actes. En Chablais, il y avait les bois et les bords du lac Léman. A Lyon, à part le parc?

Manger rapidement et n'avoir qu'une idée en tête: ressortir. Éliminer le plus rapidement possible ce sentiment de claustrophobie ressentie devant les grilles tirées. Descendre Gambetta parce qu'il y a longtemps, se dire que je l'aime toujours, ce chemin vers le centre, vers le Rhône, vers l'ouverture de l'horizon. Commencer à prendre quelques photos, bien sûr, pendant qu'il fait encore jour.

Place Raspail, découvrir que l'on va passer des courts métrages et attendre que la nuit soit vraiment tombée, que l'obscurité permette la projection, attendre devant la ville qui s'embrase et découvrir qu'il va ce soir s'agir d'un long métrage ( Tout l'monde dehors n'en est pas à son premier changement d'idée cette année) mais pourquoi pas. S'asseoir sur les escaliers de la place plutôt que sur les sièges proposés, parce qu'on voit de plus haut, parce que la foule m'intéresse autant que le film. Partir au bout d'un quart d'heure parce que ne supportant pas plus la fumée de cigarette de la plupart de mes voisins que la violence des premières scènes vues (le film: un film africain intitulé Mon nom est Tsotsi). Rentrer chez soi et se dire que l'on a tout de même passé une bonne journée.

2 commentaires:

Olivier Autissier a dit…

Et regretter d'avoir louper "Mon nom est Tsotsi" dont la violence dépeinte n'est que la réalité des ces enfants dans ce bon film.

Calyste a dit…

Oui, alea: tout dépend de l'envie du moment. Hier, Olivier, mon envie était autre.